Le service européen d’action extérieure dirigé par Josep Borrell aurait écrit le 9 mars au ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop pour demander des garanties en vue du maintien de la mission EUTM de formation des soldats des Forces Armées maliennes.
Les Européens voudraient être sûrs que les quelque 16 000 militaires maliens formés par l’EUTM ne se retrouvent pas un jour sous la direction des mercenaires russes du groupe Wagner. C’est le but de cette lettre qu’aurait envoyé le chef de la diplomatie européenne au ministre des Affaires étrangères maliens.
À Bruxelles, le service européen d’action extérieure ne confirme pas le contenu de la lettre de Josep Borrell à Abdoulaye Diop. Une telle lettre est « par nature confidentielle », selon la diplomatie européenne, qui voit par ailleurs une bonne raison pour ne pas s’attarder sur son contenu, à savoir le fait que « la décision n’est pas encore prise ».
L’UE veut des garanties
Le maintien des deux missions européennes au Mali et surtout de la mission de formation militaire EUTM a toujours été relié par Josep Borrell à la présence des forces Takuba et Barkhane. Mais l’annonce du départ de ces dernières pose maintenant la question du futur de l’opération de formation européenne.
La date d’envoi de cette lettre se situe, en tout cas, après le retour de la mission envoyée au Mali pour évaluer le maintien d’EUTM, « dans les conditions politiques actuelles ». Il s’agit donc ici, de la part de la diplomatie européenne, d’une demande de garanties sur l’emploi des forces armées maliennes formées par les militaires européens.
Pour le moment les consultations vont bon train entre les pays de l’Union européenne sur l’opportunité du maintien des missions au Mali. Voir des soldats maliens formés par les militaires européens se retrouver placés sous les ordres des mercenaires russes de Wagner est la grande crainte des Européens qui ont justement suspendu leur mission EUTM de Centrafrique pour des raisons identiques.
Source : rfi