Deux jours après le coup d’état qui a renversé le président burkinabè Roch Martial Kaboré, les militaires au pouvoir commencent à organiser la transition. Le putsch a été largement soutenu par la population, lassée notamment par violence djihadiste qui frappe le pays. Mais certains experts tiennent à mettre en garde.
“Je ne crois à aucune forme de coup d’État. Je crois aux institutions démocratiques, à la manière démocratique de résoudre les problèmes… Parce que le coup d’État militaire ne va pas changer les véritables forces motrices du conflit. Quels sont les vrais moteurs du conflit de ce pays ? Le chômage, le manque de droit des jeunes concernant leur citoyenneté, le manque de sécurité pour les Burkinabè ordinaires et surtout, la mauvaise gouvernance”, explique Emmanuel Koti, directeur de l’Africa Center for Security and Counterterrorism.
Le coup d’état a été fermement condamné par plusieurs pays occidentaux, mais aussi par l’ONU et l’Union Africaine. De son côté, la CEDEAO a annoncé qu’elle tiendrait ce vendredi une réunion virtuelle pour examiner la situation et peut-être pendre de possibles sanctions contre les militaires.
“Le bloc de la CEDEAO a mal fait son travail. Le plus souvent, lorsque les citoyens s’agitent, il ne semble pas se mettre du côté du peuple, il attend, jusqu’à ce que ces sous-officiers mécontents viennent mettre en scène une mutinerie qui le plus souvent, est célébrée par les citoyens. La CEDEAO a échoué et elle est en train de devenir en grande partie un organe dysfonctionnel. Et je pense que la CEDEAO doit prendre du recul, faire plus de consultations, être patiente sur le plan diplomatique et renforcer les capacités de ces pays de manière à ce qu’ils puissent offrir à leurs citoyens une bonne gouvernance et plus de sécurité”, poursuit l’expert.
L’ancien président Roch Martial Kaboré ainsi que son Premier ministre Lassina Zerbo, ont tous les deux été placés en résidence surveillée.
Source : AfricaNews