Le Mali s’est vu frappé hier par une batterie de sanctions économiques. La situation évoque celle de la Côte d’Ivoire lors de la crise post-électorale de 2010-2011. Yamoussokro avait également été sanctionné par plusieurs institutions internationales dont l’Union Européenne, l’ONU et l’UEMOA, qui, la première, avait gelé les avoirs de l’État ivorien. Communauté internationale et organisations ouest-africaines cherchaient à affaiblir le pouvoir de Laurent Gbagbo alors qu’elle reconnaissaient la victoire d’Alassane Ouattara à l’election présidentielle.
Lors de la crise post-électorale ivoirienne, l’UEMOA prend des sanctions dès la fin du mois de décembre 2010 pour exercer une pression sur le camp de Laurent Gbagbo. L’organisation ouest-africaine bloque l’accès aux comptes de l’État ivoirien détenus par la Banque centrale régionale et l’empêche ainsi d’honorer le remboursement des intérêts sur la dette. Un mois plus tard, le pays est en défaut de paiement, sa notation sur les marchés dégringole, il ne peut plus emprunter. L’Union Européenne avait également mis un terme à ses flux de biens en direction ou en provenance de Côte d’Ivoire.
Posture « difficile »
Ces sanctions avaient-elles affaibli l’économie ivoirienne ? « Oui », répond un économiste ivoirien. « L’État ivoirien était dans une posture tellement difficile, qu’il a dû aller se servir dans les caisses de la BCEAO ». « Que ce soit dans une camp ou dans l’autre, au départ, personne ne prenait au sérieux les menaces de sanctions économiques sur le pays », explique cette source. Pourtant, de nombreuses banques commerciales avaient baissé rideau, et les détenteurs de comptes bancaires se retrouvaient en difficulté pour financer des projets ou tout simplement trouver du cash.
« Même si les belligérants ont finalement toujours campé sur leurs positions, ajoute aussi cet économiste, beaucoup de personnes au sein de la population se sont dit à ce moment là qu’il fallait trouver une forme de résolution au conflit, en raison de ces difficultés économiques ».