L’annonce de la démission d’Abdallah Hamdok est un nouveau coup dur pour un pays menacé par la dictature depuis le putsch du 25 octobre dernier et la répression qui a fait près d’une soixantaine de victimes.
En rendant dimanche son tablier de Premier ministre du soudan, Abdallah Hamdock laisse un grand vide à la tête du pouvoir. L’annonce de son retrait a été largement commenté par les habitants de Khartoum :_ » _L_e Soudan perd une personnalité importante et reconnue à la fois par la communauté internationale et le peuple soudanais _explique Mohamed al-Mubarak al-Sediq. Nous espérons qu’il part pour revenir en indépendant et briguer le poste de président. »
Un peu plus loin sur la grande avenue de la capitale, Khaled Abbas Adam assure que « Hamdok a envoyé un message fort à tous les politiciens soudanais. Il montre qu’il faut se retirer si l’on n’est pas en mesure d’assumer ses fonctions. C’est la meilleure leçon à donner. Il n’est jamais arrivé dans l’histoire du Soudan qu’une personne se manifeste et admette franchement sa défaite devant le peuple. »
« La place pour d’autres patriotes »
La démission d’Hamdok est également saluée par ses opposants qui espèrent voir ainsi l’émergence de nouvelles personnalités : « Cela fait un an que nous attendions sa démission avance Mohamed al-Amin Dawood. Premièrement, parce qu’il n’était plus légitime à son poste depuis le putsch. Ensuite, parce qu’il n’est pas le seul à pouvoir exercer ces fonctions dans le pays et que le Soudan compte d’autres patriotes dans ses rangs. »
Le départ du Premier ministre fait craindre surtout un retour à la dictature. Sans Abdallah Hamdok, les militaires sont désormais seuls au pouvoir dans un pays en proie à la contestation et à la violence.