47 militants du principal parti d’opposition condamnés à de la prison ferme

Quarante-sept militants du parti de l’opposant camerounais Maurice Kamto, dont son porte-parole et son trésorier, ont été condamnés à des peines allant de un à sept ans de prison ferme, notamment pour « rébellion », a déclaré lundi à l’AFP un responsable de cette formation politique.

 

Ces militants avaient été arrêtés le 22 septembre 2020 alors que leur parti, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et plusieurs autres projetaient des « marches pacifiques » contre le régime du président Paul Biya, au pouvoir sans partage depuis 39 ans.

La police avait très violemment dispersé des centaines de manifestants notamment à Douala, la capitale économique, dans le sud du pays. Plus de 500 manifestants avaient été arrêtés dans plusieurs villes du pays. Et 124 sont toujours détenus, selon le MRC.

« Quarante-sept militants de notre parti ont été condamnés à des peines de prison par le tribunal militaire de Yaoundé. Le porte-parole de Maurice Kamto, Olivier Bibou Nissack, et le trésorier Alain Fogue, écopent de sept ans ferme », a déclaré le secrétaire général adjoint du parti, Roger Noah. « Les autres sont condamnés à des peines allant de un à cinq ans » ferme, a-t-il poursuivi.

Les militants étaient poursuivis notamment pour « rébellion » et « tentative d’insurrection », a souligné Emmanuel Simh, vice-président du MRC.

En septembre, un collectif d’avocats avait renoncé à défendre une centaine de militants du MRC, dénonçant « l’arbitraire » et « l’illégalité de leur détention ».

M. Kamto, rival malheureux du chef de l’Etat réélu en 2018 dans un scrutin contesté par l’opposition, se présente comme « le président élu » et a été emprisonné sans procès neuf mois durant en 2019 avant d’être relâché à l’issue d’intenses pressions internationales.

Les autorités ont assuré à plusieurs reprises que les personnes arrêtées le 22 septembre sont poursuivies notamment pour « tentative d’insurrection » ou de « révolution ». Certaines ont déjà été condamnées pour ces chefs d’accusation.

Deux mois après leur interpellation, Amnesty International accusait le régime de M. Biya de poursuivre une « implacable répression des opposants » caractérisée par des « arrestations et détentions arbitraires ».