Au moins quatre personnes ont été tuées jeudi dans l’explosion de plusieurs roquettes tirées par des jihadistes présumés dans le nord-est du Nigeria, le jour de la visite du président Muhammadu Buhari, ont affirmé des résidents et les services de secours.
Vers 10H00 GMT, au moins cinq roquettes ont été tirées depuis un lieu inconnu sur Maiduguri, la grande ville du nord-est, région en proie à une insurrection jihadiste depuis 12 ans. La capitale de l’Etat du Borno se préparait à la visite officielle du président Buhari, arrivé sur place aux alentours de 12H00 GMT.
Les habitants ont imputé l’attaque à l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) qui sévit notamment dans la région.
“Nous avons évacué quatre corps à l’hôpital depuis une maison touchée par l’une des roquettes”, a déclaré sous le couvert de l’anonymat un responsable des services d’urgence.
“Plusieurs personnes ont été blessées dans les attaques dans les trois endroits touchés”, a ajouté ce responsable de l’Agence d’Etat de gestion des urgences (SEMA).
“Cinq roquettes sont tombées sur la ville ce matin mais il est trop tôt pour donner des détails sur les destructions et pertes enregistrées”, a déclaré Umar Ari, un milicien anti-jihadiste.
Selon un habitant, Abbagana Ahmad, l’une des roquettes a touché une maison du quartier de Gomari, près de la base aérienne où le président Buhari devait atterrir, tuant une femme et ses trois enfants.
Dans un contexte de sécurité renforcée, le président Buhari a inauguré plusieurs projets à Maiduguri dont un pont routier et un centre éducatif à l’université locale.
“J’assure au gouverneur (…) que je suis parfaitement conscient de notre situation sécuritaire ici et ailleurs”, a-t-il déclaré à l’université.
“J’ai commandé et commencé à recevoir du matériel militaire des Etats-Unis. Nous allons être très, très durs avec eux”, a-t-il ajouté, en faisant référence aux jihadistes dans le nord-est et aux gangs criminels qui sévissent notamment dans sa région natale du nord-ouest.
L’Iswap et son rival Boko Haram ont lancé plusieurs attaques meurtrières en tirant des roquettes sur Maiduguri depuis le début de l’insurrection jihadiste qui a fait plus de 40.000 morts et déplacé près de deux millions personnes.
En février, au moins 17 personnes avaient été tuées et une quarantaine d’autres blessées par une attaque à la roquette menée à l’aube sur Maiduguri par les combattants de l’Iswap.
L’Iswap a consolidé son contrôle dans le nord-est après la mort du chef de Boko Haram en mai, lors d’affrontements entre les deux groupes.