À quelques jours du scrutin national du 24 décembre, certains Libyens redoutent les élections. Au lieu d’être l’élément unificateur du pays, elles pourraient, selon eux, marquer le retour des violences et des conflits. En grande partie à cause de l’absence d’un candidat rassembleur.
“Je ne suis pas très optimiste, car les perspectives sont difficiles”, explique Khaled al-Turki. “Il y a des différences entre les gens sur les principaux candidats, d’une personne à l’autre et d’un endroit à l’autre, et tout le monde n’acceptera pas cette situation.”
“On ne sait pas encore comment les élections vont se dérouler, mais si elles réussissent, on veut que le gouvernement prépare quelque chose qui aide au transfert pacifique du pouvoir et établisse la Constitution”, continue Abdalsalam al-Mabrouk, employé du ministère de l’Économie. “C’est considéré comme la chose la plus importante parce que les élections n’auraient pas dû avoir lieu sans Constitution”.
Des élections scrutées par l’étranger, en particulier par les Nations unies qui ont pris part à leur organisation.
“On est inquiets et on redoute le report des élections parce que on n’a aucune envie que les mêmes visages que l’on voit maintenant soient au premier plan”, détaille Sami Mohamed al-Barki.
“On veut un nouveau gouvernement, un président, un nouveau Parlement élu, une Constitution et aller de l’avant. On en a assez de tourner en rond au même endroit pendant dix ans.”
“On a espoir que les élections mettent fin au chaos qui a eu lieu dans le pays et à cet état de rupture et de division par lequel il est passé”, ajoute Dr Salima al-Jazawi. “En tant que Libyens, on garde espoir dans ces élections, qui peuvent mettre fin aux dix années difficiles que l’État a traversées.”
Pour certains un doute persiste, à savoir si les perdants reconnaîtront leur défaite.