Une nouvelle journée de mobilisation est attendue, ce mardi 30 novembre, dans les rues du pays contre le coup d’Etat du 25 octobre dernier. Les comités de résistance et diverses organisations de la société civile appellent à une nouvelle « marche du million ». Une semaine après l’accord controversé entre le Premier ministre Abdallah Hamdok et le général al-Burhan, la mobilisation dans les rues est toujours vive.
De nombreux partis politiques ainsi que l’organisation des familles des martyrs de la révolution se sont joints à l’appel à manifester. L’une des demandes essentielles des manifestants, c’est que les responsables de la mort des 42 martyrs, depuis le coup d’Etat, et plus de 200, depuis le début de la contestation anti-Béchir, soient jugés.
Lundi soir, dans plusieurs quartiers de la capitale, des marches nocturnes ont eu lieu pour appeler les habitants à descendre massivement dans les rues. Dans un communiqué commun, les comités de résistance rappellent que leur position est inchangée : pas de négociation, pas de partenariat, pas de concessions avec la junte militaire.
Ils estiment que le premier ministre Abdallah Hamdok a rejoint le camp des putschistes en signant le 21 novembre, un accord controversé avec le général Abdel Fattah al-Burhan. Depuis une semaine, conformément aux clauses de cet accord, les libérations de prisonniers politiques se sont poursuivies. Certains racontent des arrestations violentes et affirment avoir été battus et humiliés en détention.
Omar el-Digair, chef du Parti du congrès soudanais, tout juste libéré, critique fermement Abdallah Hamdok. « Il est descendu des épaules du peuple qui le portait pour monter dans un char de l’armée », a-t-il déclaré. Pour l’opposition, le retour du Premier ministre, à son poste, légitime le coup d’Etat et donne un blanc-seing aux généraux.
Abdallah Hamdok, lui, s’est à nouveau défendu, à la télévision soudanaise, d’avoir évité au pays, déjà au bord du gouffre, de sombrer dans le chaos comme d’autres pays de la région. Les comités de résistance ne semblent pas l’entendre de cette oreille. A Khartoum, les cortèges se dirigeront, mardi après-midi, vers le palais présidentiel.