Au Burkina Faso, le président Roch Marc Christian Kaboré appelle au discernement et à la retenue à la suite des appels à manifester. Dans un discours prononcé jeudi 25 novembre, tard dans la nuit, le chef de l’État burkinabè promet des changements au sein des forces armées et du gouvernement pour une meilleure gestion de la crise sécuritaire et la lutte contre la corruption.
Fait inhabituel, l’heure de cette adresse à la nation, tard dans la nuit : 23h30. Les traits du visage tirés, le ton grave, le président Roch Marc Christian Kaboré dit avoir compris la colère engendrée par l’onde de choc consécutive à l’attaque d’Inata.
Sur le plan sécuritaire, il annonce plusieurs mesures : « Je veillerai scrupuleusement, plus que par le passé, sur les questions de logistique, de primes et de renforcement des capacités opérationnelles de nos forces combattantes. Pour atteindre l’efficacité maximale, la solidarité de toutes les composantes de nos forces armées nationales est indispensable et exige la présence effective et active des chefs militaires sur le théâtre des opérations, aux côtés de la troupe ».
Opération « main propres » pour lutter contre la corruption, formation d’une nouvelle équipe gouvernementale, le président du Faso promet désormais de la fermeté dans la conduite des affaires. « Les circonstances actuelles m’interpellent sur la nécessité de constituer une équipe resserrée et plus soudée, pour nous maintenir sur la trajectoire de la croissance économique et de la poursuite de la lutte contre le terrorisme. Je lancerai, dès la semaine prochaine, une opération « mains propres » pour vider tous les dossiers pendants de corruption, et éclaircir toutes les affaires qui polluent le quotidien des Burkinabè pour plus de bonne gouvernance et de démocratie ».
Suite aux différents appels à manifester, samedi, le président Roch Marc Christian Kaboré appelle la jeunesse à faire preuve de discernement et de retenue, en se démarquant de tous les vendeurs d’illusions.
« Le médecin après la mort »
« C’est le médecin après la mort », déplore Hervé Ouattara, membre du directoire du mouvement populaire Sauvons le Burkina, qui a appelé à manifester samedi. Pour lui, les mesures annoncées arrivent trop tard et sont encore insuffisantes. « Nous voulons plus d’engagement, plus d’hommes dans l’armée, plus de matériel et une meilleure formation pour nos volontaires de défense de la patrie. »
L’opposition politique quant à elle n’a pas encore réagi aux propos du président, qui a aussi demandé à toute la Nation plus de solidarité.
L’internet mobile est toujours coupé sur toute l’étendue du territoire. À Ouagadougou, le juge des référés du tribunal de grande instance doit étudier tout à l’heure une plainte déposée par la Ligue des consommateurs du Burkina à l’encontre des trois opérateurs téléphoniques du pays.