La commission officielle qui enquête sur le massacre du péage de Lekki a remis son rapport final au gouverneur de l’État de Lagos, lundi 15 novembre. Le 20 octobre 2020, les forces de sécurité nigérianes avaient ouvert le feu sur une foule de jeunes qui manifestaient contre les violences policières. Le rapport officiel de plus de 300 pages, qui a aussitôt fuité dans la presse, confirme le bilan avancé par Amnesty International : 48 victimes, dont 11 morts et quatre disparus.
Les événements survenus le 20 octobre 2020 à Lekki s’apparentent bel et bien à « un massacre », selon le document officiel remis au gouverneur de l’État de Lagos. Ce rapport, qui contredit donc les démentis répétés des autorités depuis un an, est sans équivoque : ce soir-là, les forces de sécurité nigérianes ont « tiré, blessé et tué des manifestants sans défense, sans provocation ni justification, alors que ceux-ci agitaient des drapeaux nigérians et chantaient l’hymne national ».
Pire encore, l’armée a empêché les ambulances d’accéder aux lieux du drame pour porter assistance aux blessés. Par la suite, les soldats auraient même ramassé les douilles de leurs cartouches pour faire disparaître toute trace de la tuerie.
De son côté, la société de gestion du péage de Lekki est accusée d’avoir entravé le travail de la commission d’enquête en refusant de livrer certains éléments en sa possession et en manipulant les vidéos des caméras de surveillance.
Un nouveau comité de quatre personnes a été chargé d’étudier ce rapport et ses conclusions et de produire un document qui sera cette fois officiellement rendu public, dans les deux semaines à venir.