Guinée: le CNRD réorganise les forces de sécurité

(Illustration) CELLOU BINANI / AFP Des policiers guinéens dans les rues de Conakry

En Guinée, le Comité national de redressement et du développement (CNRD) réorganise les forces de sécurité. 537 policiers, dont le directeur général Ansoumane Camara alias Baffoé, ont été envoyés faire valoir leur droit à la retraite par un décret du chef de la junte et président guinéen de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya. Le décret a été lu sur les médias d’État mardi 9 novembre.

Il y a quelques semaines déjà, un millier de soldats et 44 généraux de l’armée avaient également été mis à la retraite. Parmi eux, les généraux Sékouba Konaté, l’ancien président de la Transition guinéenne (2009-2010), Namory Traoré, chef d’état-major des armées, d’Ibrahima Baldé, Haut-Commandant de la Gendarmerie nationale ou encore Mathurin Bangoura, l’ancien gouverneur de la ville de Conakry. Tous considérés comme des piliers du régime de l’ancien président Alpha Condé.

Que traduisent ces changements ?

Les nouvelles autorités assurent qu’il n’y a pas de « chasse aux sorcières » et que les récentes mises à la retraite de responsables au sein de la police, des douanes et de l’armée, répondent à un « droit » qui était dû aux personnes concernées. « Il y a eu des recrutements sans discernement, la police compte plus de hauts gradés que d’exécutants », relève le chercheur Mamadou Aliou Barry, qui juge ce geste « salutaire ».

Néanmoins, cette vaste réorganisation intervient dans un contexte où le président de la Transition cherche à apaiser les esprits, pour éviter d’être lui-même remis en question par cette corporation. « C’est une stratégie pour stabiliser le système », estime un autre observateur, qui ajoute : « en les confortant dans leurs droits, le colonel Mamadi Doumbouya tente de gagner la sympathie de militaires frustrés par le manque de moyens de l’armée ». Une manière, donc, de gagner en popularité vis-à-vis d’une institution minée par des problèmes de gouvernance.

Seul bémol : le manque de ressources financières de l’État, qui pourrait bien constituer un frein aux éventuelles mesures d’accompagnement de ce secteur.

 Source: Rfi