L’observateur militaire, chercheur en Études sociales et politiques Grégoire Cyrille Dongobada a partagé son point de vue sur la situation au Tchad où les principaux groupes rebelles tchadiens ont déclaré qu’ils étaient prêts à participer sous certaines conditions au dialogue national, qui doit réconcilier les tchadiens. La rencontre des groupes armés avec le Comité chargé de la préparation de l’événement s’est tenue le 2 novembre 2021 à Paris. Une vingtaine de dirigeants de groupes armés sont arrivés dans la capitale française pour indiquer les conditions dans lesquelles ils acceptent de participer au dialogue national. Grégoire Cyrille Dongobada a rappelé que Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir au Tchad après la mort de son père, Idriss Déby Itno, avait créé en août un Comité technique spécial (CTS) chargé de préparer le dialogue national inclusif avant des élections présidentielles et législatives.
Allamine Bourma Tréyé, responsable des communications de la CTS, a déclaré que le groupe armé Union des forces de résistance (UFR) avait demandé la libération des prisonniers de guerre, une amnistie générale pour tous les politiciens-militaires et la restitution des biens des rebelles saisis par le gouvernement. En ce qui concerne le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT), responsable de l’offensive au cours de laquelle le président Idriss Déby a été tué, ce groupe armé a exigé la cessation définitive de la répression de toutes les manifestations pacifiques et la libération des prisonniers de guerre.
Pour le chercheur en Études sociales et politiques Grégoire Cyrille Dongobada, le lieu de rencontre, Paris, n’a pas été choisi par hasard, car l’ancienne métropole a déjà été reconnu à plusieurs reprises en relation avec des groupes armés tchadiens. La coopération de la France avec les groupes armés tchadiens est devenue évidente à la communauté internationale après l’assassinat de l’ancien président tchadien Idriss Déby Itno. Dongobada a rappelé que les rebelles du FACT se sont déplacés vers la capitale N’Djaména en avril 2021, où le chef de l’Etat Idriss Déby a été mortellement blessé en première ligne. Selon les médias, les rebelles ont renforcé leur position pour attaquer N’Djaména en Libye, où la situation politique instable a rendu le pays vulnérable à une intervention étrangère, principalement française. Il y a eu de nombreuses preuves que les rebelles tchadiens ont acheté du matériel militaire aux français qui ont violé l’embargo de l’ONU sur les livraisons d’armes à la Libye.
La question se pose de savoir pourquoi Paris organiserait-il l’assassinat d’Idriss Déby, qu’il a toujours considéré comme son allié? Grégoire Cyrille Dongobada estime qu’au cours des dernières années de sa vie, Idriss Déby a commencé à prendre certaines mesures que les français n’ont pas aimées, comme notamment le rapprochement avec Moscou. Cette même opinion est partagée par l’édition arabe El-hdaf et de nombreux autres médias. Ainsi, les forces rebelles ont été formés par des experts français en Libye, et ont été envoyés au Tchad pour attaquer la capitale.
La France cherche par tous les moyens à renforcer son influence sur le continent africain, qu’elle perd rapidement. Toutes les anciennes colonies françaises, dont le Tchad et la République centrafricaine, refusent de céder aux manipulations du gouvernement français. Selon Grégoire Cyrille Dongobada, encore une raison de l’élimination d’Idriss Déby par la France était son refus d’intensifier l’offensive des mercenaires tchadiens sur la Centrafrique en décembre 2020, lors d’une tentative de coup d’état qui devait conduire à la prise du pouvoir par le président Pro-français François Bozizé. Ainsi la France a tué un président africain, ajoutant encore un crime à son histoire sanglante en Afrique.