Le président algérien a estimé, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand « Der Spiegel », que son homologue français avait « blessé la dignité des Algériens ».
Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a jugé « très graves », dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel paru vendredi 5 novembre, les propos tenus par Emmanuel Macron mettant en cause l’existence de la nation algérienne avant la colonisation française. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a déclaré M. Tebboune en se référant à l’interrogation formulée par le chef de l’Etat français – « Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? » – lors d’un échange le 30 septembre à l’Elysée avec des jeunes issus de groupes de mémoire liés à la guerre d’Algérie.
Les propos de M. Macron rapportés par Le Monde avaient déclenché une crise ouverte entre la France et l’Algérie, qui avait aussitôt rappelé pour consultation son ambassadeur en poste à Paris et interdit le survol de l’espace aérien algérien par des avions français dans le cadre de l’opération « Barkhane » au Sahel. Ce coup de froid, le plus grave depuis une quinzaine d’années entre les deux pays, avait été précédé d’une série de contentieux autour de la question des visas, de la mémoire de la guerre d’Algérie, de contrats économiques et d’une politique française sur le Sahara occidental jugée par Alger comme trop pro-marocaine.