Douane burkinabè : encore mal connue des citoyens

Si un service de l’Etat s’était fait une réputation du fait de la corruption qui sévissait dans ses rangs, c’était aussi la douane. Alors qu’elle mérite d’être mieux connue que cela du fait de ses missions et attributions très importantes.

La douane burkinabè et ses services demeurent encore mal connu des populations burkinabè. En effet, en dehors de certains prestataires, collaborateurs ou usagers de ses services, vous serez étonnés de l’ignorance des citoyens sur cette institution pourtant capital de l’Etat. Son souvenir pour le commun des burkinabè se rattache à la corruption. Du fait des différents rapports de l’Autorité supérieure du contrôle d’Etat et de lutte contre la corruption (ASCE-LC). Ainsi que des mauvais classements récurrents du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC). En effet, le nom de l’institution revenait chaque fois en tête du peloton des institutions les plus corrompues de la République. De nos jours, on peut dire que les choses ont beaucoup et positivement évolué au sein de cette institution. Du fait de la prise de multiples mesures internes pour faire face au problème et changer la perception qu’avait les burkinabè de la douane et de ses agents. Ce qui faisait grandement défaut à ce service était aussi la communication avec le grand public. L’institution était très fermée même à la presse. Et donnait donc l’impression d’avoir des choses à cacher. Les choses semblent avoir beaucoup changé à ce niveau. En effet, l’institution organise parfois des journées portes ouvertes et à même une page  « Facebook » dans laquelle elle fait des publications et interagit directement avec le public. Un livre grandement ouvert où chacun peut suivre au quotidien les actions de l’institution et réagir. D’autres mesures comme la plateforme digitale « SYLVIE » (Système de liaison virtuelle des opérations d’importation et d’exportation) ; « SYDONIA » (Système douanier automatisé) et la mise en place d’un comité anti-corruption (CAC) interne au service ont été autant de mesures qui ont grandement fait reculer la corruption au sein des services douaniers.

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Objectif principal : la mobilisation des recettes

La douane burkinabè est une émanation du ministère de l’Economie, des finances et du développement. A ce titre, son directeur général Elie KALKOUMDO et ses hommes sont chargés de la mobilisation d’une part significative du budget de l’Etat. Et cela conformément aux lois internationales telles les articles 28 à 30 du code des douanes de l’UEMOA ainsi que d’autres textes nationaux. Au Burkina Faso, on dénombre 05 directions régionales avec chacune à sa tête un directeur régional. Les directeurs  régionaux assurent la coordination, le suivi et contrôle de l’action des services de leur ressort territorial. Ils sont assistés d’un directeur régional adjoint et d’un chef de subdivision. Ils disposent pour leur travail : des bureaux de douanes ; d’annexes ; de brigades mobiles ; des brigades spéciales et de services de gestion des moyens. On a les directions régionales du Centre à Ouagadougou ; de l’Ouest à Bobo Dioulasso ; de l’Est à Fada N’Gourma ; du Nord à Dori et du Centre-Est à Tenkodogo. A titre d’exemple, celle du Centre est dirigée par l’inspecteur divisionnaire des douanes, Issa Nana. C’est avec les différents services rattachés sous son autorité qu’il est chargé de la mobilisation des taxes et différents impôts douaniers. Et tant bien que mal, ce sont des milliards que la douane arrive chaque année à mobiliser au profit du budget national malgré l’incivisme fiscal ambiant de certains acteurs. Les actions de la douane sont aussi visibles en matière de lutte contre la fraude ; la contrefaçon et les trafics illicites de tous ordre. En témoigne les différentes saisies Qu’elle ne cesse d’effectuer. En effet, du cannabis en passant par l’or ; le diamant ; le carburant ; l’ivoire ; les médicaments prohibés et autres produits toxiques, nocifs et illégaux. C’est donc dire que les choses ont positivement évolué au sein de la douane burkinabè et c’est l’institution qui gagne en terme de capital confiance et respect des burkinabè.

ANGELIN DABIRE