L’ex-premier ministre José Maria Neves a remporté la présidentielle avec 51,5 % des voix dans cet archipel cité en exemple de réussite démocratique en Afrique de l’Ouest.
Le candidat du parti de la gauche historique au Cap-Vert, l’ex-premier ministre José Maria Neves, a remporté la présidentielle dès le premier tour, dimanche 17 octobre, dans cet archipel cité en exemple de réussite démocratique en Afrique de l’Ouest, selon les résultats provisoires publiés sur un site officiel. M. Neves, 61 ans, membre du Parti africain pour l’indépendance du Cap-Vert (PAICV) et chef du gouvernement de 2001 à 2016, a recueilli 51,5 % des suffrages, soit une majorité absolue nécessaire pour être élu dès le premier tour, selon ces résultats portant sur 97 % des bureaux de vote.
Il devance largement Carlos Veiga, du Mouvement pour la démocratie (MpD, centre droit, majoritaire au Parlement). M. Veiga, 71 ans, autre ancien premier ministre de 1991 à 2000, a obtenu 42,6 % des suffrages, selon les mêmes résultats. M. Veiga a reconnu sa défaite devant les télévisions et félicité son adversaire. L’abstention a atteint 51,7 % des inscrits lors de ce scrutin. Ces résultats doivent encore être validés par la commission électorale. S’ils le sont, c’est une cohabitation qui s’annonce à la tête du Cap-Vert.
Le Cap-Vert a reconduit, le 18 avril, la majorité absolue du MpD du premier ministre, Ulisses Correia e Silva (38 sièges), devant le PAICV (30 sièges sur 72). Le champ d’action du président est restreint. Le Cap-Vert est doté d’un régime semi-parlementaire faisant la part belle au premier ministre, au gouvernement et au Parlement. Le long exercice de M. Neves comme premier ministre a été marqué par l’établissement de relations avec la Chine, la signature d’un traité avec l’Union européenne et la présentation en 2008 d’un gouvernement majoritairement féminin.
Economie prospère et démocratie stable
Au total, 398 864 Cap-Verdiens, dont plus de 56 000 à l’étranger, étaient appelés à choisir un candidat parmi un record de sept concurrents, tous des hommes, pour prendre la tête de cet archipel volcanique dans l’Atlantique au large du Sénégal. Il s’agissait de désigner le cinquième chef de l’Etat du Cap-Vert indépendant à la suite de Jorge Carlos Fonseca, du MpD. Elu en 2011 et réélu en 2016, il était dans l’impossibilité de briguer un troisième mandat consécutif.
Depuis l’instauration du multipartisme en 1990, quinze ans après l’indépendance vis-à-vis du Portugal, le PAICV et le MpD se sont partagé le pouvoir et ont pratiqué une alternance sans heurts vantée par les défenseurs d’une démocratie affaiblie ailleurs en Afrique de l’Ouest. M. Neves prend la tête d’un pays de 550 000 habitants affichant un des PIB par individu les plus élevés d’Afrique de l’Ouest et a connu des années de croissance soutenue.
Mais l’économie, dépendante à 25 % du tourisme essentiellement européen, également tributaire des versements de la diaspora et de l’aide au développement, a durement accusé le coup du Covid-19. La pandémie a accentué les effets d’une sécheresse aggravée ces dernières années. Carlos Veiga avait déjà perdu en 2001 et 2006 contre le candidat soutenu par le PAICV, Pedro Pires.
Source: Rfi