Guinée: la classe politique salue la charte de transition présentée par le CNRD

© AP - Sunday Alamba Le colonel Doumbouya, à la tête des putschistes qui ont mené le coup d'Etat en Guinée, après une rencontre avec une délégation de la Cédéao, le 10 septembre 2021, à Conakry.

Les premières réactions se sont fait entendre en Guinée après la présentation de la charte de la transition lundi soir par les militaires du CNRD.

La charte de transition présentée lundi précise l’architecture de cette transition, autour du CNRD et de son président qui est actuellement le lieutenant colonel Mamady Doumbouya, d’un gouvernement qui sera dirigé par un Premier ministre civil et d’un Conseil national de transition. L’objectif est d’élaborer une nouvelle Constitution, organiser un référendum pour l’adopter ainsi que des élections nationales et locales. Mais aucun calendrier n’a été annoncé.

Yaya Diallo, président du parti Guinée moderne membre de l’alliance Anad, regrette particulièrement l’absence d’une durée fixée pour cette transition. « On aurait souhaité plus de visibilité », dit-il. Mais il salue l’attachement réaffirmé à la démocratie et à la cohésion en préambule de cette charte.

Karomo Nabé, coordinateur en Europe du RPG Arc-en-Ciel, le parti du président déchu, lui aussi, aurait souhaité qu’une durée soit fixée, mais considère que globalement, c’est une bonne charte qui a été rédigée. La Cédéao demandait pourtant des élections dans six mois.

Faire que « cette transition soit la dernière »

« Nous avons plus besoin de soutien que de pression », déclare Aliou Bah, du Mouvement démocratique libéral. Le fait que la charte ne fixe pas de délai est compréhensible, il s’agit selon lui d’une méthode de prudence en attendant de nouvelles précisions sur le cahier des charges. « Il faut être raisonnable et réaliste. Le fichier électoral doit être revu, il faut mener le pays à des élections apaisées, acceptées de tous afin que cette transition soit la dernière », déclare-t-il.

Yaya Diallo comme Aliou Bah étaient de ceux qui prônaient la réactivation de la Constitution de 2010 pour une économie de temps et de moyens, mais ils ne se disent pas opposés à l’élaboration d’une nouvelle loi fondamentale.

Tous attendent la nomination d’un Premier ministre civil et la formation d’un gouvernement de nature à rassurer les partenaires de la Guinée sur la volonté de remettre le pays sur la voie démocratique et notamment débloquer les financements en suspens.

Par ailleurs, cette charte de la transition guinéenne prévoit que celles et ceux qui ont participé au troisième mandat d’Alpha Condé sont exclus du processus de transition et que les membres des organes de la transition, eux, CNRD compris, ne pourront pas se présenter aux futures élections.

 Source: Rfi