Après la rencontre surprise entre le chef de l’État béninois et son prédécesseur Boni Yayi, deux ennemis politiques en froid depuis cinq ans, les Béninois attendent la suite. À la fin du huis clos, Patrice Talon n’a pas répondu publiquement aux mesures de décrispation proposées par son visiteur devant les caméras. Quarante-huit heures après, des questions se posent. Le président Talon va-t-il faire un geste, jusqu’où peut-il aller et quel est son calendrier ?
Un des proches du président Talon nous renvoie à l’une des déclarations de son leader, faite dans le fief de l’opposant Komi Koutche, le 20 novembre 2020.
Patrice Talon, alors en tournée nationale, répondait au public qui réclamait le retour au pays de son champion en exil : « Il faut répondre devant la justice de ce qu’on vous reproche, vous pouvez être blanchi ou condamné, le pardon viendra après. Le pouvoir que notre Constitution m’a donné c’est de gracier quand je peux gracier ».
Un contact renoué
Décryptage : si le président Talon est toujours dans cette logique, sa grâce interviendra après les procès des détenus pour qui Boni Yayi a plaidé. Il a deux occasions pour le faire, à l’occasion du Nouvel an ou de la fête de l’indépendance.
Yayi Boni lui, souhaite une décrispation rapide, il affirme que Patrice Talon a les moyens et le pouvoir d’aller vite.
Les deux hommes se reverront certainement, le contact est renoué, ils se sont parlé au téléphone mi-août, rapporte une confidence. Une source bien informée dit qu’on doit la rencontre historique aux enfants Lionel Talon et Chabi Yayi, et non à un facilitateur étranger.
Source: Rfi