Le Mali célèbre ce mercredi son indépendance, proclamée il y a 61 ans par Modibo Keïta, son premier président. Mardi soir, à cette occasion, le colonel Assimi Goïta s’est adressé aux Maliens sur les ondes de l’ORTM, la télévision d’État. Cependant, il est resté plus que sobre sur les deux grands dossiers qui agitent le pays : la date des futures élections et la polémique autour d’une possible signature d’un accord avec le groupe Wagner, société privée russe de sécurité.
Validation de la charte de Transition, installation du CNT, deuxième coup du 24 mai pour « rectifier » la trajectoire de la Transition, présentation du plan d’action gouvernementale de l’actuel Premier ministre Choguel Maïga : le discours du président de la Transition est avant tout un bilan d’étape en forme de satisfecit des actes posés depuis le coup d’État du 18 août 2020.
Sur le plan sécuritaire, le colonel Assimi Goïta se félicite notamment de l’acquisition d’aéronefs et de véhicules terrestres pour l’armée, ainsi que d’une nouvelle politique « volontariste » de recrutement et de l’ouverture prochaine d’une école de guerre.
Le président de la Transition s’est aussi attardé sur la lutte contre « la corruption, la délinquance financière et l’impunité », évoquant l’audit des services publics en cours ainsi que les « mesures vigoureuses » prises par la justice malienne. Des mesures qui valent à deux anciens ministres, Soumeylou Boubeye Maïga et Fily Sissoko, et à l’ancien chef de la Force spéciale antiterroriste Forsat, le commissaire divisionnaire Oumar Samaké, d’être actuellement inculpés et incarcérés. Karim Keïta, le fils du président déchu IBK, fait également l’objet d’un mandat d’arrêt international.
« À travers cette lutte, nous rassurons le peuple malien que ses attentes seront comblées, car aucun privilège ne sera accordé aux personnes impliquées. Ces mesures sont aussi valables pour les départements de la Défense et de la Sécurité », a-t-il assuré.
Élections, Wagner… Le chef de la Transition évite les sujets sensibles
Sur les élections qui doivent marquer la fin de la Transition, le colonel Assimi Goïta n’a pas réitéré ses engagements sur les dates initialement prévues et que la Cédéao, l’Union africaine, les Nations unies ou encore l’Union européenne lui demandent de respecter.
Le président de la Transition a simplement rappelé sa volonté de tenir, au préalable, des Assises nationales de la refondation « afin d’impulser une vraie dynamique de changement » et de mettre en place un organe unique de gestion des élections. Deux projets qui suscitent l’opposition de nombreux partis politiques.
Rien non plus sur l’éventualité d’un accord avec le groupe Wagner, si ce n’est, en fin de discours, les « remerciements » adressés « à toutes les forces internationales présentes au Mali. » « Cependant, met en garde le président de la Transition, leur engagement à nos côtés doit, de toute évidence, contribuer à la résolution durable des problématiques sécuritaires. »
Le président de la Transition au Mali a également validé la nomination de 273 personnes au grade de chevalier de l’ordre national du Mali. Parmi ces décorés figurent des ministres actuels et anciens ministres de la Transition mais également des hauts-fonctionnaires, des conseillers techniques, de cabinets ministériels ou encore des membres du CNT. Le décret est signé de la main du président.
Source: Rfi