Au Niger, les enfants sont au cœur des violences terroristes, dans la région de Tillabéri, dans le sud-ouest du pays. Ce sont les conclusions d’un rapport publié, ce lundi 13 septembre, par l’ONG Amnesty international. Sous-alimentation, déscolarisation, recrutement… Les enfants subissent de plein fouet cette crise sécuritaire.
La région de Tillabéri subit le joug de deux groupes armés : le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans – JNIM dans son acronyme arabe – qui frappe le long de la frontière burkinabè, et l’État islamique au Grand Sahara, qui sévit entre le Mali et le Niger.
Les violences terroristes ont déjà fait 544 morts dans cette région, durant les six premiers mois de l’année. Extorsions, intimidations, vols de bétail, attaques de villages, incendies de greniers… La liste des maux quotidiens que subissent les habitants du Tillabéri est longue.
Les enfants en sont directement victimes. Selon le rapport d’Amnesty international, sur plus de 300 civils tués à proximité de la frontière malienne, au premier trimestre 2021, 46 étaient des mineurs âgés de 5 à 17 ans. Impossible de grandir normalement dans ces conditions.
Les attaques récurrentes des villages privent les enfants du Tillabéri d’une alimentation suffisante et équilibrée. Ainsi, une adolescente de 15 ans, vivant à Ngaba, témoigne ne manger qu’une seule fois par jour depuis l’attaque de son village.
Quant à l’école, considérée par les terroristes comme une importation occidentale, elle n’est déjà plus qu’un souvenir… En juin, Amnesty dénombre 377 écoles fermées dans le Tillabéri, soit près de 32 000 élèves déscolarisés.
Dans son rapport, l’ONG évoque les conséquences psychosociales de cet environnement sécuritaire, dévastatrices pour les enfants de la région qui n’ont pas accès aux soins. Une situation que cette adolescente de 13 ans résume ainsi : « Nous tous avons l’habitude d’entendre les coups de feu et de voir des morts entassés. »
L’enrôlement des enfants par les groupes armés
Parmi les dangers affrontés par les enfants du Tillabéri, il y a aussi celui du recrutement par les groupes armés terroristes. Lors de son enquête, Amnesty international a pu démontrer que le JNIM enrôle des enfants dans ses rangs.
Ce sont des jeunes âgés, pour la plupart, de 15 à 17 ans qui subissent des entrainements ou partent en brousse avec les groupes jihadistes pour subir des séances de formation avec eux.