Le conflit dans la province du Tigré est entré dans son onzième mois la semaine dernière. Le 4 novembre, cela fera un an, donc, que le gouvernement et l’armée fédérale, appuyés par des milices, des groupes paramilitaires et des forces spéciales régionales, affrontent la rébellion tigréenne conduite par l’ancien TPLF, le parti qui a dirigé l’Éthiopie de 1991 à 2018. Où en est-on aujourd’hui de la situation militaire ?
Initialement, dans les premières semaines de la guerre, l’armée fédérale était parvenue à contrôler l’essentiel de la province. Mais son retrait soudain, en juin, officiellement pour des raisons tactiques et humanitaires, a changé la donne sur le terrain. Les Tigréens ont repris le contrôle de leur capitale et d’une grande partie de la province, et se sont engagés dans une offensive hors de leur territoire.
Sur une carte de l’Éthiopie, la ligne de front actuelle déborde des frontières du Tigré.
D’abord à l’est, dans la région Afar, où la rébellion tigréenne s’est enfoncée en juillet de plusieurs dizaines de kilomètres, en direction de la route stratégique par où l’Éthiopie s’approvisionne en pétrole depuis Djibouti, avant d’être finalement repoussée en août. Aujourd’hui, elle affirme qu’il n’y a plus de combats en Afar après un « retrait stratégique », d’après son porte-parole Getachew Reda.
L’essentiel des combats se déroule aujourd’hui dans l’Amhara, au sud du Tigré, dans plusieurs vallées. Au fil des semaines, les Tigréens y ont pris d’importants points stratégiques ou symboliques, comme le site religieux de Lalibela, le 5 août. Mais les belligérants s’affrontent surtout durement le long de deux routes : l’une qui mène vers le sud à la ville de Kombolcha, l’autre vers l’ouest vers le lac Tana, où les Tigréens ont perdu ces dernières semaines les localités les plus avancées qu’ils contrôlaient.
Quant au front de l’ouest, vers le Soudan, il est encore calme. Les milices et les forces régionales amharas tiennent ce quart du Tigré, et notamment la ville de Humera. Mais ce front pourrait se rouvrir prochainement : plusieurs sources y font état d’un retour au combat de l’armée érythréenne.
Source: Rfi