L’ex-chanteur a refusé la main tendue du chef de l’État, disant ne pas vouloir rentrer dans des discussions stériles. Yoweri Museveni a invité toute l’opposition ougandaise à des négociations pour décrisper le climat politique après les tensions de l’élection présidentielle de janvier dernier que Bobi Wine l’accuse d’avoir volée.
Si Bobi Wine rejette l’invitation de Yoweri Museveni, c’est avant tout parce qu’il doute de sa sincérité : « Le général Museveni ne veut pas d’un dialogue sincère. Il veut simplement rallier les gens à son camp. Sa seule intention est de mettre l’opposition dans sa poche. »
Après le scrutin mi-janvier Yoweri Museveni avait entrepris des discussions avec les opposants. Tous sauf avec le chef de la Plateforme de l’unité nationale (NUP), Bobi Wine. Les relations déjà tendues entre les deux hommes, depuis l’élection présidentielle, se sont envenimés ces derniers jours en raison d’une vague de meurtres dans la ville de Masaka, au centre du pays, dont les autorités ont inculpé deux députés de son parti.
« À la fin d’une élection, les régions qui ne votent pas pour Museveni sont toujours confrontées à un bain de sang, estime Bobi Wine. Les gens sont tués et à chaque fois on fait porter la responsabilité à ses opposants, comme le gouvernement l’a fait avec Kizza Besigye. Ils ont évoqué un prétendu groupe rebelle de l’armée de rédemption du peuple, qui finalement n’a jamais existé. Tout ça dans le but de réprimer l’opposition. Il n’est donc pas surprenant que Museveni désigne certains de nos députés comme les auteurs de ces atrocités. »
En tournée en Afrique du Sud, Bobi Wine a promis de maintenir la pression sur les autorités, en misant sur ses soutiens dans la diaspora.
Source: Rfi