La délégation de la Cédéao arrivera finalement ce vendredi 10 septembre 2021 en Guinée. Une visite pour évaluer la situation, cinq jours après le coup d’État qui a renversé Alpha Condé. L’organisation ouest-africaine s’est déjà penchée sur le cas guinée, mercredi, lors d’un sommet extraordinaire. Elle a suspendu le pays de ses instances et exigé une nouvelle fois la libération du président, qui est pour l’instant retenu dans un lieu tenu secret.
L’envoi de cette mission diplomatique, annoncée dans un premier temps pour ce jeudi, est donc repoussée à demain. Elle devrait comprendre plusieurs ministres des Affaires étrangères de la sous-région, notamment du Ghana, du Togo du Burkina Faso et du Nigeria, ainsi que le président de la commission de la Cédéao, Jean-Claude Kassi Brou.
Cette délégation devrait donc rencontrer les nouvelles autorités du CNRD, le Comité national pour le rassemblement et le développement, avec à sa tête le colonel Mamady Doumbouya et voir quelles sont ses intentions. La mission devrait aussi insister sur le sort d’Alpha Condé, qui n’est pas apparu en public depuis les photos qui ont circulé dimanche lors de son arrestation.
La Cédéao « tient les putschistes du CNRD responsables individuellement et collectivement de l’intégrité physique » du président renversé, selon le communiqué publié après le sommet virtuel. Un sommet qui n’a pas débouché sur des sanctions économiques ni sur des sanctions individuelles contre les responsables de la junte, mais la Cédéao indique qu’elle « réexaminera la situation selon la suite des évènements et après le rapport de la mission diplomatique. »
Après cette rencontre sous-régionale, il n’y a pas encore eu de réaction officielle du CNRD. Mercredi soir à la RTG, la télévision publique, dans un communiqué lu par le porte-parole du CNRD, le colonel Amara Camara, il était demandé à chaque ministère de préparer un entretien et un bilan écrit pour vendredi 18h en vue d’une rencontre avec le comité.
• Le démantèlement des PA à Conakry
Pour l’instant, il y a peu d’informations qui circulent sur la transition imaginée par les militaires putschistes. Mais ils semblent vouloir donner des gages, avec des mesures très symboliques : la libération des prisonniers politiques, mais aussi le démantèlement des très contestés postes avancés. Les PA avaient été mis en place au plus fort de la contestation contre le troisième mandat d’Alpha Condé, pour réprimer les manifestations.
Très présents sur l’axe de la route Le Prince, principal foyer de la contestation contre le président Alpha Condé, le départ des PA suscite des émotions diverses. Au quartier Hamdallaye Gnariwada, où ce sont désormais les enfants qui jouent au foot sur l’ancienne base des forces de l’ordre.
Source: Rfi