Incendies en Algérie: le gouvernement cherche des coupables chez les indépendantistes

AFP - FADEL SENNA Une femme assiste, impuissante, à la progression d'un gigantesque incendie dans la région de Chefchaouen, au Maroc, le dimanche 15 août.

Alors que les incendies ne sont pas encore complètement maîtrisés, le gouvernement algérien cherche des coupables.

Depuis le début de la crise, les autorités clament que ces incendies sont d’origine criminelle. Elles pointent aujourd’hui du doigt un réseau indépendantiste kabyle considéré comme terroriste en Algérie.

La Direction générale de la sureté nationale accuse un réseau d’indépendantiste d’être l’auteur des incendies, mais aussi de l’assassinat de Djamel Ben Ismaïl. Ce jeune homme accusé à tort d’être un pyromane et lynché par une foule près de Tizi Ouzou.

L’histoire de Djamel Ben Ismaïl avait choqué tout le pays. Venu aider sa région natale face aux incendies, il a été sauvagement tué la semaine dernière par une foule qui le croyait à tort coupable d’être à l’origine des feux. Les autorités algériennes ont annoncé l’arrestation de 61 suspects dans cette affaire.

Inquiétudes sur une tournure politique du procès

Ces personnes sont soupçonnées d’avoir participé à l’homicide et l’immolation du cadavre de Djamel Ben Ismaïl. Selon les autorités, certains de ces suspects auraient admis appartenir à une organisation indépendantiste kabyle, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK). Cette organisation est interdite sur le territoire et classée terroriste par le gouvernement algérien.

La Ligue algérienne des droits de l’homme s’est dite inquiète que le procès de l’assassinat de Djamel Ben Ismail ne devienne un procès politique. Car dans le même temps, le gouvernement pointe du doigt « un réseau criminel classé comme organisation terroriste » comme à l’origine des incendies de ces dernières semaines. Cette fois, les autorités ne cite pas le MAK mais y font directement référence dans leur communiqué.