Plusieurs corps ont été découverts dans une rivière à la frontière du Soudan et de l’Éthiopie ce week-end. Des témoignages laissent entendre que ce sont des corps de réfugiés tigréens alors que la situation humanitaire est très inquiétante dans la région du Tigré où le gouvernement d’Addis Abeba a envoyé l’armée contre les Forces rebelles du Tigrée. Depuis novembre dernier, deux millions de personnes ont fui cette région.
Au moins une trentaine de corps flottaient dans cette rivière qui constitue une sorte de frontière actuellement entre le territoire contrôlé par les forces tigréennes et ceux sous le contrôle des forces Amhara, alliées du gouvernement fédéral éthiopien. Cette rivière qui jouxte la région nord de l’Éthiopie côté tigréen traverse également le Soudan.
Ce sont des réfugiés éthiopiens qui ont d’abord retrouvé les corps qui seraient ceux de Tigréens fuyant les combats. Ils ont apparemment reçu des balles dans l’abdomen, dans la poitrine et dans les jambes selon les explications des témoins.
Sur les réseaux sociaux, un compte lié au gouvernement éthiopien a déclaré que ces informations étaient fausses et que c’était une campagne de dénigrement de la part de propagandistes tigréens. Mais des habitants de la ville soudanaise de Wad al-Hilou, dans l’est du pays ont indiqué avoir vu ces corps qui portaient des blessures et certains étaient même ligotés.
Depuis quelques jours, on constate une intensification des abus. Des personnes sont arrêtées et mises de force dans des bus, des restrictions sur l’accès à l’aide humanitaire, l’occupation de leurs terres. RFI a pu joindre au téléphone un responsable d’une ONG qui a expliqué que ces derniers jours, des Éthiopiens du Tigré traversaient de plus en plus la frontière pour chercher refuge au Soudan, voisin.
Source: Rfi