En République centrafricaine, on connaît désormais la composition du comité d’organisation chargé de préparer le dialogue républicain promis par le président Touadéra au lendemain de sa réélection.
Déjà à l’annonce des quotas, l’opposition avait dénoncé une répartition déséquilibrée en faveur du pouvoir avant d’accepter finalement de siéger après avoir obtenu un nombre plus important de places et le retrait de la tutelle du chef de l’État. Mais à l’annonce des nominations, les opposants menacent à nouveau de claquer la porte.
À la lecture du décret en effet, l’opposition a bondi en découvrant les noms de quatre ministres, dont le porte-parole de la présidence et celui du directeur de cabinet à la présidence, dans les quotas réservés aux pouvoirs publiques.
« Nous attentions des hauts fonctionnaires, mais pas des politiciens du MCU », s’insurge l’opposant Aurélien Simplice Zingas. Celui-ci voit en la présence du ministre de la Justice, cité dans le dernier rapport des experts des Nations unies, un « conflit d’intérêt ». Le vice-président de l’Assemblée nationale dirige la délégation du MCU.
« Le pouvoir a placé de gros calibres », reconnaît Gervais Lakosso du Groupe de travail de la société civile, « mais en face il y aura du répondant ». Son collaborateur, Crescent Beninga, connu pour son franc parler, le militant des droits de l’homme Hyacinthe Longba Yaondo ou encore le syndicaliste Noël Ramadan.
Les débats promettent d’être passionnants. Mais pour l’opposition, cela ne suffit pas. « Nous avions écarté la main mise du pouvoir par la porte, elle revient par la fenêtre », tempête le député Zingas qui menace de récuser certaines personnalités, voire même de claquer la porte.
La COD-2020 plateforme regroupant les principaux partis d’opposition doit se réunir demain lundi pour décider de la marche à suivre.
Source: Rfi