Burkina Faso: Madjoari, une ville placée sous embargo par des groupes armés

The Washington Post via Getty Im - The Washington Post Des soldats des forces spéciales burkinabè à l'entraînement en février 2020 (image d'illustration).

Au Burkina Faso, les populations ont manifesté samedi et dimanche 4 juillet dans plusieurs villes du pays pour dénoncer l’aggravation de la situation sécuritaire. Parmi les manifestants, les habitants de Madjoari, située à une centaine de kilomètres de la ville de Fada Ngourma, dans la région de l’Est. Depuis quelques semaines, les groupes armés ont bouclé toutes les voies de la commune, instaurant un embargo.

À l’appel des partis politiques de l’opposition et de certaines organisations de la société, des milliers de manifestants ont demandé plus de mesures pour freiner les attaques attribuées à des groupes armés. C’est notamment le cas de la commune de Madjoari.

« Madjoari se vide », c’est précisément le message lancé, durant la manifestation de l’opposition, par les autorités municipales de cette commune de la région de l’Est. Seul un millier de personnes sur les 14 000 que compte la commune sont encore sur place, fait savoir Dierigou Koaré, le deuxième adjoint au maire de Madjoari. « Les terroristes sont venus pour déguerpir tous les villages. Sur les huit villages, seul un quartier du village de Tambarga existe parce que le détachement est à côté de ce quartier. Nous, nous voulons dénoncer cela pour dire franchement que Madjoari se vide », affirme-t-il.

Tout commence à manquer

Les groupes armés ont donné un ultimatum aux populations pour quitter la commune. Les habitants qui ont pu s’échapper se sont réfugiés à Porga et Koalou, villes frontalière du Bénin, et dans d’autres communes comme Pama ou encore à Nadiagou. À Madjaori, tout commence à manquer s’inquiète l’adjoint au maire.

« C’est très grave. Le peu d’habitants qui s’y trouvent sont bloqués. C’est un embargo total de sécurité. On ne peut plus sortir parce que les terroristes ont bloqué toutes les voies. Les autorités sont au courant et, ce qui est très grave, c’est que le litre d’essence coûte 3 000 francs, l’huile pour la cuisine coûte 3 000 francs. Il n’y a plus de sel, on n’a plus rien, tout est fini ».

Les hommes armés contrôlent les différentes voies d’accès à la commune. Pour le deuxième adjoint au maire, il faut d’urgence libérer les habitants de Madjoari de cet embargo imposé par les groupes armés.

 Source: Rfi