Le Parlement marocain a dénoncé vendredi la résolution du Parlement européen accusant le Maroc d’utiliser les migrants mineurs comme un « moyen de pression politique », après un récent afflux migratoire dans l’enclave espagnole de Ceuta. Jeudi, le Parlement européen a adopté un texte proposé par des parlementaires espagnols, rejetant « l’utilisation par le Maroc des contrôles aux frontières et de la migration, notamment des mineurs non accompagnés, comme moyen de pression politique sur un État membre de l’Union » européenne (UE).
Le bureau du Parlement marocain « dénonce le contenu de cette résolution contenant de nombreuses contrevérités » et « réitère le statut juridique » de Ceuta, qu’il qualifie de « ville marocaine occupée », selon une déclaration après une réunion d’urgence jeudi soir à Rabat, reprise dans un communiqué.
La résolution adoptée par le Parlement européen n’a pas de caractère contraignant pour le Maroc.
Pour le ministère marocain des Affaires étrangères, cette résolution « ne change rien à la nature politique de la crise bilatérale entre le Maroc et l’Espagne ». « Le problème demeure avec l’Espagne, tant que les raisons de son déclenchement n’ont pas été résolues », a-t-il ajouté dans un communiqué.
L’arrivée, mi-mai, de près de 10.000 migrants à Ceuta, dont beaucoup de mineurs, à la faveur d’un relâchement des contrôles frontaliers côté marocain, a marqué le point culminant d’une crise majeure entre Rabat et Madrid.
Celle-ci avait été provoquée par l’hospitalisation pour des « raisons humanitaires » en Espagne du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, considéré par le Maroc comme un « criminel de guerre ».
Début juin, le Maroc s’est dit disposé à collaborer avec les pays européens et l’UE pour « le règlement définitif » de la question des mineurs marocains en situation irrégulière en Europe.
Source: La Libre