Conflit en Éthiopie: le retrait des soldats érythréens est-il possible?

© RFI/ Sébastien Németh Le 2 décembre 2020, les forces érythréenne ont attaqué le village de Gu'iguna, dans la région éthiopienne du Tigré. Ils ont enlevé des habitants et les ont exécutés dans la Goda Bottle and Glass Share Company (19 morts). L’entreprise a été entièrement pillée et détruite par ces soldats. Mai 2021.

En Éthiopie, cela fait maintenant deux mois que le Premier ministre Abiy Ahmed a assuré que l’armée érythréenne se retirerait de la province du Tigré, où elle intervient depuis novembre aux côtés des soldats éthiopiens. Pourtant, les troupes d’Asmara sont encore actives dans la région. Alors que l’Éthiopie aurait de nouveau demandé leur départ. Mais un retrait érythréen est-il vraiment une option réaliste aujourd’hui ?

Une lettre aurait été envoyée à Asmara par le ministère de la Défense éthiopien selon une source gouvernementale. Cette requête serait simple : demander à l’Érythrée de désengager ses soldats du Tigré.

Alors qu’elle est initialement intervenue avec l’assentiment d’Addis-Abeba, l’armée érythréenne est désormais pointée du doigt. D’abord, pour avoir commis des atrocités, comme le massacre dans la ville d’Aksoum fin novembre. Mais elle est aussi accusée de bloquer l’accès aux médias et de détourner une partie de l’aide humanitaire.

Doute sur un éventuel retrait

Signe de leur activité récente, dans la nuit de lundi à mardi, des soldats érythréens, accompagnés de militaires éthiopiens, ont enlevé plus de 500 hommes dans quatre camps de déplacés près de la ville de Shire pour les emmener vers une destination inconnue.

De quoi jeter le doute donc sur un éventuel retrait à court terme des troupes érythréennes. Des sources diplomatiques à Addis-Abeba indiquent d’ailleurs qu’il est pour le moment militairement pratiquement impossible de les retirer au vu de l’insurrection menée par les forces tigréennes.

 Source: Rfi