L’Ethiopie a affirmé mercredi que 22 membres de l’administration par intérim de la région du Tigré (nord) avaient été tués par les forces loyales à l’ancien parti au pouvoir, au cours des six mois de combats dans la région.
Dans un communiqué, le gouvernement a indiqué que 20 autres « avaient été kidnappés » et quatre « blessés et hospitalisés ».
C’est la première fois que le gouvernement du Premier ministre Abiy Ahmed dévoile le bilan des attaques commises par les forces tigréennes, qui avaient été longtemps été jugées incapables de faire émerger une réelle insurrection.
Le Premier ministre, lauréat du prix Nobel de la paix en 2019, a lancé le 4 novembre une opération militaire contre les autorités tigréennes, issues de Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), en dissidence vis-à-vis du pouvoir central.
Selon le Premier ministre, cette opération a été décidée pour répondre aux attaques du TPLF contre des camps de l’armée fédérale. Mais plus de six mois après, les combats et exactions se poursuivent au Tigré où le spectre d’une famine plane depuis plusieurs mois.
Les attaques ayant visé les responsables de l’administration par intérim ont été perpétrées « par des combattants du TLPF qui ont dit se battre pour la population du Tigré mais se sont plutôt appliqués à détruire les biens, tuer et kidnapper » ceux « qui étaient chargés d’apporter de la stabilité à la région », a déclaré le gouvernement dans un communiqué.
Il n’a pas fourni les détails de ces attaques ni précisé si les personnes qui avaient été « kidnappées » avaient été libérées.
Neuf responsables ont été tués dans la zone Nord-Est de la région et six dans la zone Centre, où d’intenses combats ont été rapportés au cours des mois précédents, selon le communiqué. « Le TPLF a en outre continué à brûler des maisons et tirer sur des maisons », selon le gouvernement.
Le Premier ministre est sous pression de la communauté internationale pour mettre fin au conflit mais il a affirmé qu’il n’avait nulle intention de négocier avec les dirigeants du TLPF.
Dimanche, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé des restrictions de visa contre des responsables éthiopiens et érythréens. Les restrictions s’appliqueront aussi aux membres du TLPF et aux forces de la région d’Amhara, qui borde au sud la région du Tigré. Ces restrictions ont été dénoncées lundi par l’Ethiopie, et mardi par l’Erythrée qui s’est dit « consternée ».
Source: La Minute Info