la récente éruption du volcan Nyiragongo a perturbé l’accès à l’eau potable dans la ville de Goma et ses environs au Nord-Kivu; la citerne qui alimentait la ville a été endommagé par la lave. Les équipes techniques estiment à dix millions de dollars américains, le montant pour réhabiliter les dégâts causés. Pendant ce temps, c’est le calvaire pour les habitants de Goma.
Carine Kavira, 25 ans, a parcouru plusieurs kilomètres pour aller puiser de l’eau du lac Kivu. Avec un bidon de vingt litres sur le dos, elle revient dans son quartier Katoyi, fatiguée.
« D’ici jusqu’au lac c’est à peu près 7 km, donc je suis épuisée, mais rien à faire, nous n’avons pas le choix car l’eau ne sort pas des robinets. Il pleut, mais les experts nous ont recommandé de ne pas boire ni utiliser l’eau de pluie, voire même celle du lac, car elle est pleine de poussières ou de particules du volcan qui constituent un poison pour nous. Mais comment faire autrement ? Les robinets sont secs. Certains habitants, qui sont encore plus éloignés que nous du lac, y descendent aussi pour puiser de l’eau. »
Comme Kavira, d’autres jeunes gens n’hésitent pas à utiliser tous les moyens y compris les tricycles pleins des bidons.
Et pour cause, la citerne d’une capacité de 5 000 mètres cubes de la régie de distribution d’eau potable REGIDESO, située à Bushara au Nord de Goma, a été endommagée samedi. Elle est en grande partie entourée par de la lave du volcan Nyiragongo. La délégation gouvernementale, qui séjourne ici, l’a visitée ce mardi.
« C’est le grand réservoir qui est parti, explique David Angoyo, le directeur provincial de la REGIDESO Nord-Kivu. La paroi Ouest a été touchée par la lave, et le feu a détruit presque tout le béton. Malheureusement, le matériel qui était prévu pour renforcer le système de production d’eau a aussi été consumé. Globalement, les besoins ont été chiffré et évalué : les actions d’urgence à 663 900 dollars, et les actions de correction à 9 514 900 dollars, le tout c’est 10 millions. »
Au nom du gouvernement congolais, le ministre de la Santé, le docteur Jean-Jacques Mbungani qui conduit la délégation, a promis que des solutions seront trouvées très vite pour soulager la population en terme de distribution d’eau potable.
Nous allons contribuer à ce qu’il y ait un accès à l’eau potable, ce qui est important. On m’a signalé des cas de résurgence de maladies tels que le choléra. Nous devons absolument éviter cela.
Source: Rfi