Le volcan Nyiragongo, entré en éruption, le samedi 22 mai vers 19h00, a provoqué la panique à Goma. De nombreux Congolais qui avaient fui leurs maisons, jusqu’au Rwanda voisin, ont commencé à rentrer chez eux. Selon le gouverneur militaire de la région, cinq personnes ont perdu la vie. Deux habitants ont été calcinés, la panique a provoqué des accidents, une fausse couche… Les autorités locales déplorent 14 victimes directes ou indirectes, suite à l’éruption.
Toute la nuit, des informations contradictoires ont circulé sur les réseaux sociaux, accompagnées d’images de routes et de maisons en feu. La principale coulée de lave qui menaçait Goma s’est finalement arrêtée à Buhene, en périphérie de la ville, « à environ deux kilomètres », nous explique le maire de Goma joint par David Baché du service Afrique. Une information confirmée par le gouverneur militaire de la région qui annonçait que la ville avait été «épargnée» par les laves du volcan, qui n’ont pas atteint non plus l’aéroport.
Après la panique de la nuit, l’heure est donc au soulagement pour les habitants de Goma. « Le calme est revenu », confie encore le maire. Beaucoup craignaient de tout perdre, comme lors de la dernière éruption du volcan, en 2002, qui avait détruit un tiers de la ville. Un homme nous confiait, ce dimanche matin, avoir veillé pendant des heures avec sa famille, prêts à un départ en urgence vers Bukavu un peu plus au sud. Il a finalement pu prendre le petit déjeuner dans sa maison.
Les quelque 8 000 personnes qui avaient traversé la frontière rwandaise ont, quant à elles, passé la nuit dans le stade de Rubavu, dans des écoles ou encore dans la rue… Mais la majorité est déjà rentrée à Goma, ce dimanche ce matin, alors que de légères secousses sismiques étaient encore ressenties dans la zone, rapporte notre envoyée spéciale à Rubavu, Laure Broulard.
Reste que de nombreuses habitations ont brûlé dans les villages alentour, que des secousses se font encore sentir et que la prudence reste de mise. « Ça peut encore rebondir » selon le maire de Goma, Thimote Mwisa Kyense.
Les gens commencent à rentrer petit à petit (…) mais cela peut encore rebondir. Rien n’est encore certain. Nous allons observer le mouvement tout au long de la journée.