Côte d’Ivoire: des arrestations après des violences intercommunautaires suite à une fake news

(image d'illustration). SIA KAMBOU / AFP La police dans le quartier de Yopougon, à Abidjan, après une manifestation

Pour rappel, une vidéo présentée à tort comme représentant des ivoiriens molestés par des nigériens a mis le feu aux poudres. Des centaines de personnes ont pris pour cible des ressortissants nigériens et leurs commerces dans plusieurs communes d’Abidjan, dont Abobo et Adjamé. En réalité, la vidéo avait été tournée au Nigeria et ne montrait pas des Ivoiriens. Le bilan de ces violences s’est alourdi. On compte désormais un mort et plusieurs blessés graves alors que le parquet annonce des arrestations.

Parmi la vingtaine de personnes arrêtées, une se démarque. Une activiste des réseaux sociaux, surnommée « Succès », de son vrai nom Nawa F, 44 ans, interpellée ce jeudi à Bingerville, selon un haut responsable sécuritaire. Sur sa page Facebook, cette fervente partisane du régime, qui se présente comme comédienne, a publié mercredi une vidéo elle aussi, dans laquelle on la voit haranguer passants et commerçants pour qu’ils aillent s’en prendre aux Nigériens.

Ce qui a mis le feu aux poudres, c’est un autre vidéos devenue virale. Une vidéo faussement présentée comme montrant des Nigériens molestant des migrants ivoiriens au Niger. Mais qui aurait été tournée au Nigeria, il y a plusieurs années. Le temps que la fake news soit démontée en quelques heures mercredi, les violences se sont propagées dans plusieurs quartiers d’Abidjan, comme Abobo, Adjamé, Cocody ou Yopougon et, des heurts ont été signalés dans les villes de Daloa mardi et de San Pedro mercredi soir. Bilan : un mort et plusieurs blessés graves.

Après une réaction du ministre de l’Intérieur Vagondo Diomandé à la télé nationale mercredi soir, c’est le procureur d’Abidjan Richard Adou qui a publié jeudi soir un communiqué pour annoncer les arrestations et les enquêtes en cours. Ce jeudi des actions de sensibilisation ont été menées dans plusieurs communes de la capitale pour apaiser les esprits.

 Source: Rfi