Depuis jeudi 13 mai, dans la zone des trois frontières, des villageois de la région d’Anzourou arrivent par centaines à Tillaberi. Ces déplacés viennent chercher refuge après avoir été sommés de quitter leurs villages par des hommes armés qui ont aussi volé leur bétail et détruit leurs greniers.
Des villages dans l’Ouest du Niger se vident de leurs habitants à cause des attaques jihadistes. Ils arrivent par centaines de la zone de l’Anzourou pour trouver refuge à Tillaberi, la capitale régionale.
« Ce sont des gens qui ont dû marcher à pied huit kilomètres, voire vingt-cinq kilomètres, avant d’atteindre la voie où ils peuvent avoir des véhicules pour venir ici, à Tillaberi, expliqueAdamou Oumarou, défenseur des droits humains et membre de la société civile de Tillaberi. Dans un premier temps, ils se sont installés au niveau de la tribune officielle et vers la soirée du vendredi 14, ils ont été logés dans l’arène de l’État traditionnelle. »
« Deux femmes ont accouché en cours de route »
« Aujourd’hui, poursuit Adamou Ouomarou, ils n’ont pas encore un site propre à eux. Ils sont toujours dans l’arène. Il n’y a pas de maisons… Il y a une forte proportion de femmes et de jeunes. Il y a même deux femmes qui ont accouché en cours de route. Vous avez des enfants de moins de 7 ans, de 6 ans qui ont dû marcher 25 kilomètres. Les ONG humanitaires sont là et elles sont en train de faire leurs évaluations rapidement pour apporter ce qu’elles peuvent à ces populations. »
L’Anzourou, composée de 24 villages, fait partie de l’immense et instable région de Tillaberi, étendue sur 100 000 km2 et située dans la zone dite « des trois frontières » entre le Niger, le Mali et le Burkina Faso.
Source: Rfi