En République démocratique du Congo, la lutte contre les violences sexuelles passe aussi par les forces de sécurité. Unité spécialisée, formation, lettre d’engagement de bonne conduite. Au-delà des cas pointés par RFI lors d’une récente enquête sur deux officiers supérieurs qui ont échappé jusqu’ici aux procès, malgré des mandats d’arrêt, l’armée comme la police, insiste sur le fait que des efforts ont été faits et réclame plus de moyens pour pouvoir mettre fin à l’impunité.
Depuis 2015, l’armée a adopté un plan d’action pour lutter contre les violences sexuelles commises par les militaires. Pendant les trois années qui ont suivi, plus de 580 militaires ont été jugés, soit près de 200 par an, mais depuis, le nombre de cas aurait baissé. Le Colonel Batabombi est le secrétaire de la commission chargée du suivi du plan d’action pour les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). « Vraiment la justice militaire est très sévère. Même s’il y a un cas présumé avec les gens qui sont au front, la justice intervient ».
Depuis l’arrivée au pouvoir de Felix Tshisekedi, la police aussi a adopté un plan d’actions, mais il faut encore reprendre les formations et la signature des lettres d’engagement de bonne conduite. Pour cela, il faut des fonds, comme pour appuyer le déploiement d’unité de la police spécialisée de la protection de l’enfance et la prévention des violences sexuelles.
Le major Mimi Bikela est à la tête de cette unité pour la ville de Kinshasa. « Parfois, on se retrouve dans des difficultés, où il y a un besoin, mais c’est tellement éloigné des services. Si nous, on ne peut pas faire quelque chose, il faut une police de proximité qui peut intervenir dans un premier temps et faire le nécessaire en attendant qu’on intervienne pour la suite et pour une bonne orientation. »
Ces deux officiers encouragent toutes les victimes de violences sexuelles à porter plainte, même s’il s’agit d’hommes en uniformes et d’appeler également la ligne gratuite 122 pour être prises en charge gratuitement.
Source: Rfi