Le rapport d’audit du fichier électoral, dont les conclusions ont été rendues cette semaine, révèle que près de la moitié des jeunes de 18-25 ans ne sont pas inscrits sur les listes électorales. Cet audit est l’une des étapes préalables à l’organisation des futurs scrutins, notamment les élections locales prévues avant fin janvier 2022. Mais pour l’opposition, le fichier actuel ne reflète pas la démographie du pays. Paradoxe : ce sont pourtant les jeunes qui se sont massivement mobilisés lors des manifestations de mars dernier.
53,8% des 18-25 ans inscrits, soit 46,2% qui ne le sont pas. Le taux est particulièrement bas pour les nouveaux majeurs, de 18 à 20 ans : au niveau national, 9,3% seulement peuvent exercer leur droit de vote. Un constat « alarmant » pour Thierno Souleymane Diop Niang, du think tank Legs Africa, et organisateur d’une rencontre nationale de la jeunesse le mois dernier.
« Si les jeunes sont arrivés à sortir dans la rue pour exprimer une certaine détresse, c’est parce qu’ils se disent que ça ne sert à rien de s’inscrire, d’aller voter, cela remet en cause le principe même de la démocratie. La démocratie repose sur la majorité, si le plus grand nombre est absent lors des élections, ça n’a pas de sens ! »
Selon le rapport d’audit, le taux d’inscription des jeunes est le plus faible dans les régions de Diourbel, Kolda, ou Tambacounda. Les experts recommandent une meilleure communication. Thierno Souleymane Diop Niang va dans le même sens.
« Il y a un déficit de maillage du territoire. La seconde chose, je pense aussi, c’est la durée des inscriptions, elle est très courte. Il y a aussi un déficit d’information. Les jeunes ne savent pas où aller. Donc, il faut changer de stratégie, aller dans les écoles, trouver les jeunes là où ils sont. Leur expliquer l’importance d’aller voter pour investir l’espace public. »
Pour les auteurs du rapport, « cette sous représentativité des jeunes constitue la principale insuffisance relative à l’inclusivité du fichier électoral ».
Source: Rfi