Centrafrique : que sait-on de la commission d’enquête sur les exactions russes ?

Un membre de l'unité de protection rapprochée du président de la République centrafricaine, Faustin-Archange Touadéra, composée d'agents de l'entreprise de sécurité privée russe Sewa Security, est vu à Berengo le 4 août 2018. AFP - FLORENT VERGNES

Les autorités centrafricaines ont dévoilé la composition de la commission d’enquête, annoncée lundi sur les exactions attribuées à l’armée centrafricains et aux mercenaires russes présents à ses côtés. Lundi, RFI dévoilait une enquête sur le sujet. Quelques jours plus tôt, la Minusca remettait au gouvernement centrafricain un document recensant toute une série d’exactions documentées par ses soins pour attirer son attention. C’est dans ce contexte que le gouvernement a mis sur pied une commission spéciale d’enquête. Que sait-on de cette commission ?

Objectif assigné à cette commission selon le décret portant sur sa création : « faire la lumière sur les présumés crimes graves » et violations des droits de l’homme qu’auraient commises les forces armées centrafricaines et leurs alliés ». « Auraient » car à ce stade le gouvernement centrafricain qualifie les exactions documentées par RFI et la Minusca de « simples dénonciations ».

Cette commission sera composée essentiellement de magistrats, placée sur l’autorité directe du ministre de la justice ainsi que des parquets généraux des 3 cours d’appel du pays, et aura donc la charge d’ « interroger toute personne dont l’audition » sera jugée nécessaire à la manifestation de la vérité puis de rendre son rapport au ministre pour « toutes fin de justice ».

« Nous espérons que la vérité jaillira », estime Gervais Lakosso, coordonnateur du groupe de travail de la société civile, même s’il aurait souhaité, dit-il, que ce travail soit confié à une « commission indépendante et non placée sous l’autorité du politique ».

D’autres sources actives dans le domaine des droits de l’homme s’interrogent également sur ce que seront « les garanties de confidentialité et de sécurité pour les victimes et témoins » et sur les « possibilités de poursuite en Centrafrique contre des mercenaires étrangers ».

  Source: Rfi