La junte au pouvoir au Tchad depuis la mort du président Idriss Déby, le 20 avril, a nommé un gouvernement de transition, dimanche 2 mai, a annoncé, à la télévision d’Etat, le porte-parole de l’armée, le général Azem Bermandoa Agouna.
Mahamat Idriss Déby, fils du défunt président, qui a pris la tête d’un conseil militaire de transition, a nommé par décret quarante ministres et secrétaires d’Etat. Il avait nommé, lundi 26 avril, Albert Pahimi Padacké au poste de premier ministre de transition. Dernier premier ministre d’Idriss Déby avant que ce dernier ne supprime le poste en 2018, Albert Pahimi Padacké avait promis un « gouvernement de réconciliation nationale » et avait lancé de « larges consultations » durant la semaine en vue de proposer des noms au président du conseil militaire de transition.
Le nouveau portefeuille de la réconciliation nationale et du dialogue a été confié à Acheikh Ibn Oumar, ancien chef rebelle devenu en 2019 conseiller diplomatique à la présidence. Opposant historique à Idriss Déby Itno, Mahamat Ahmat Alhabo, du parti pour les libertés et le développement, a été nommé ministre de la justice. Le principal opposant, Saleh Kebzabo, ne fait, en revanche, pas partie du gouvernement.
D’anciens ministres reconduits
Plusieurs anciens ministres du dernier gouvernement d’Idriss Déby ont été reconduits ou nommés à d’autres ministères. Porte-parole du dernier gouvernement, Chérif Mahamat Zene est nommé ministre des affaires étrangères, poste qu’il a déjà occupé de 2018 à 2020.
Lydie Beassemda, première femme candidate à une présidentielle en avril dernier, qui fut ministre sous Idriss Déby, est nommée à l’enseignement supérieur et la recherche.
Le conseil militaire de transition a promis des « élections libres et démocratiques » dans dix-huit mois. En attendant, la charte de transition prévoyait la mise en place d’un gouvernement de transition, dont les membres sont nommés et révoqués par Mahamat Idriss Déby, le président du conseil militaire de transition.
Les principaux partis d’opposition, ainsi que syndicats et société civile, ont vu dans l’arrivée au pouvoir du fils d’Idriss Déby un « coup d’Etat institutionnel » et ont appelé à une « transition dirigée par les civils ».
Source: Le Monde