Filippo Grandi, le Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés, est en visite au Burundi, après être passé en RDC et au Rwanda. Il a accompagné mardi 27 avril un convoi d’une centaine de réfugiés burundais au Rwanda qui ont décidé de rentrer au pays. 23 000 d’entre eux ont déjà quitté le Rwanda depuis le mois d’août dans le cadre d’un accord entre le HCR et les autorités de Kigali et de Gitega.
En file indienne, ils sont une centaine à passer le poste frontière de Nemba, direction le Burundi où ils sont accueillis en musique. Thierry Niyangabo a perdu son travail à Kigali à cause de la crise du coronavirus. Il mise sur une amélioration de la situation sécuritaire au Burundi, qu’il a fui en 2018. « Il y a plusieurs milliers de réfugiés qui rentrent, il y a des amis qui sont là-bas et qui nous disent que maintenant, la situation a changé et que les choses sont bien.»
Pourtant 8 réfugiés expulsés en aout dernier de Tanzanie ont été arrêtés à leur retour au Burundi. Et ceux qui ont participé aux manifestations lors de la crise politique de 2015 avant de se réfugier au Rwanda n’envisagent toujours pas un retour au pays sous la présidence d’Evariste Ndayishimiye. Filippo Grandi, chef du HCR assure en tout cas que le suivi des anciens réfugiés sera au menu de ses discussions avec les autorités burundaises. « Nous avons un dialogue constructif avec le nouveau gouvernement et on va continuer à souligner l’importance de bien gérer les retours. Pour que ces gens se sentent et soient en sécurité. Je vais aussi souligner l’importance de notre propre présence dans les zones de retour pour faire un suivi correct des retours. »
Cette visite intervient alors que faute de financement, l’aide alimentaire aux réfugiés au Rwanda a diminué de 60% en mars, passant d’environ 7 euros à environ 3 euros par mois. “Cela met une pression” reconnait le HCR, « mais ce n’est pas la raison des retours il ne faut pas que cela le devienne ».
Source: Rfi