Un camp militaire d’Abidjan attaqué, 3 morts

Des soldats ivoiriens patrouillent près du quartier général de l'armée ivoirienne, le camp militaire de Gallieni, après avoir tiré des coups de feu en l'air à Abidjan, le 12 mai 2017.

Un camp militaire d’Abidjan a été attaqué dans la nuit de mardi à mercredi par des hommes armés non identifiés, faisant trois morts et un blessé parmi les assaillants et un soldat blessé, selon des sources sécuritaires ivoiriennes.

“Aux environs de 1h30 (locales et GMT), des détonations ont été entendues au camp militaire d’Anonkoua Kouté”, dans le nord d’Abidjan.

L’attaque a été menée par “un groupe d’individus venus à bord d’un véhicule type 4×4 de couleur noire et de taxis”, a expliqué à l’AFP une source sécuritaire, faisant état d’un “bilan provisoire de trois morts et un blessé côté assaillants et un blessé côté loyalistes”.

“Le ratissage a débuté depuis 5h30” pour tenter de retrouver les assaillants, a encore précisé cette source, selon laquelle l’assaillant blessé “a été retrouvé et est en train de recevoir des soins”.

Deux sources sécuritaires ont confirmé l’attaque, sans donner de bilan. Sur les réseaux sociaux, des photos montrant les corps de trois hommes en civil morts, étendus aux pieds de soldats, circulaient mercredi. L’armée n’a pas communiqué dans l’immédiat.

Le camp d’Anonkoua Kouté abrite notamment le deuxième bataillon projetable des forces armées de Côte d’Ivoire, qui intervient pour le compte des forces de l’ONU.

Le 29 mars, les forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire ont été la cible de deux attaques dans le Nord, proche de la frontière avec le Burkina Faso en proie aux actions jihadistes. Ces deux attaques avaient fait au moins six morts, dont trois “terroristes”, selon l’armée ivoirienne.

Le 12 avril, un engin a explosé, sans faire de victime, au passage d’un véhicule de la gendarmerie ivoirienne dans la même zone.

En juin 2020, une précédente attaque contre l’armée ivoirienne dans la même région avait fait 14 tués parmi les soldats ivoiriens.

Par ailleurs en 2017, des mutineries d’anciens membres de la rébellion des années 2000, intégrés dans l’armée, avaient ébranlé la Côte d’Ivoire. Cette crise avait terni l’image de stabilité retrouvée du pays après la crise politico-militaire de 2010-2011 et fragilisé le président Alassane Ouattara.

Le chef de l’Etat a été réélu en octobre 2020 pour un troisième mandat controversé, lors d’un scrutin boycotté par l’opposition qui avait appelé à la “désobéissance civile”. La présidentielle a donné lieu à une violente crise électorale qui a fait une centaine de morts et un demi-millier de blessés entre août et novembre 2020.

L’ancien chef de la rébellion Guillaume Soro, ex-allié devenu adversaire d’Alassane Ouattara, avait lancé un appel à la rébellion générale, non suivi d’effet.

La tension en Côte d’Ivoire est néanmoins retombée depuis, les élections législatives de mars s’étant déroulées dans le calme et avec la participation des principaux partis d’opposition.

  Source: Voa Afrique