Depuis quelques jours, des tensions internes jaillissent sur le devant de la scène politique ivoirienne. Des querelles de chapelles que certains voient comme les signes précurseurs de possibles batailles de succession ou en tout cas de recomposition du rapport de force en interne.
Ce sont deux Unes du Nouveau réveil, le journal du PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), qui ont mis au jour « des palabres inutiles au sommet du parti » et une opposition entre le numéro deux Maurice Kakou Guikahué et Bernard Ehouman, le directeur de cabinet par intérim d’Henri Konan Bédié. Il faut dire que ces derniers jours ont révélé des tiraillements internes, comme lors du choix du président de groupe à l’Assemblée, il y a une semaine.
Quatre candidats étaient en lice, dont le sortant Maurice Kakou Guikahué, Yasmina Ouegnin, députée de Cocody, et l’ancien ministre Jean-Louis Billon. Rapidement les discussions ont bloqué. C’est finalement Henri Konan Bédié qui aurait arbitré en imposant un cinquième homme, le député de Bangolo, Simon Doho.
« Maurice Kakou Guikahué n’est plus le tout puissant numéro deux. D’autres tendances lui sont hostiles et n’en veulent pas comme successeur de Bédié », estime un commentateur de la politique ivoirienne. Et il ajoute que « c’est l’après Bédié qui se prépare, mais personne n’a le courage de monter ouvertement au créneau. »
Quinquagénaire, proche de madame Bédié, Bernard Ehouman, remplace le directeur de cabinet du président du parti, Narcisse N’dri, sous les verrous depuis le 3 novembre. Ehouman est-il le fer de lance des frondeurs ? Qui a le soutien du Sphinx dans ce bras de fer ? « On ne sait pas qui sont ces frondeurs et on ne comprend pas bien leur stratégie », commente un autre observateur.
Alors que l’ancien parti unique célèbre ses 75 ans, nombre de militants sont désemparés et la presse proche du pouvoir en fait ses choux gras.
Source: Rfi