Au Niger, les jihadistes ont encore tué dans le nord de la région de Tillabéry. Dix-neuf villageois ont été tués dans la soirée de samedi 17 avril alors qu’ils enterraient un des leurs. Les assaillants, venus à moto, sont ensuite repartis en direction du Nord, dans la zone de l’Anzourou, frontalière du Mali. Depuis quelque temps, l’insécurité est grandissante dans cette zone où plusieurs dizaines de civils ont été tués en moins d’un mois.
C’est peu avant la rupture du jeûne de ramadan, au crépuscule, que le village de Gaygorou a été pris pour cible par des assaillants armés venus à moto.
Les victimes étaient rassemblées pour l’enterrement d’un vieillard au cimetière du village quand elles ont été sauvagement tuées. Ces victimes, déjà en deuil, ne se doutaient de rien jusqu’à l’irruption des jihadistes. Toutes ont été enterrées dans le même cimetière, dans la soirée de samedi.
Selon une source sécuritaire, les jihadistes ont fui en direction de la zone de l’Anzourou, avec l’arrivée d’une patrouille militaire dans le village, ce qui, selon cette même source, aurait limité le carnage à Gaygorou.
C’est une population traumatisée que les délégations des ministres de l’Intérieur, de la Défense et du gouverneur de Tillabéry ont rencontré.
« Il n’y a aucune raison valable pour cette incursion meurtrière contre ce village où vivent en parfaite harmonie des populations sédentaires et nomades sur les berges du fleuve Niger », a déclaré le gouverneur de Tillabéry, Tidjani Katchala.
Pour rassurer ces populations, un détachement des forces spéciales de l’opération Almahaou campe tout près du village.
Depuis quelque temps, plusieurs dizaines de villageois ont été massacrés par des groupes jihadistes. Mais selon des spécialistes de la lutte anti-terroriste à Niamey, l’insécurité est grandissante de Ayorou à Tillia, dans la région Nord de Tahoua où elle inquiète. Selon les mêmes sources, des armes rentrent clandestinement presque chaque jour dans cette zone.