Trois semaines après une importante attaque, la cité portuaire est encore attaquée par des membres d’Al-Chabab, groupe qui a fait allégeance à l’organisation Etat islamique.
De nouveaux affrontements ont eu lieu jeudi 15 avril dans la ville de Palma, dans le nord-est du Mozambique, trois semaines après une importante attaque djihadiste qui a fait des dizaines de morts et des milliers de déplacés, selon des sources militaire et sécuritaire.
« Il y a eu des tirs, mais la situation est sous contrôle », a déclaré à l’AFP la source militaire. Une source sécuritaire a confirmé les affrontements à Palma, ainsi que des attaques simultanées dans deux localités situées dans un rayon de 200 kilomètres. « Ils ont attaqué Mueda, Pundanhar et Palma presque simultanément », a affirmé cette source.
Le 24 mars, des groupes armés qui ont fait allégeance au groupe Etat islamique (EI) ont semé la terreur dans la ville portuaire de 75 000 habitants située dans la région pauvre mais riche en gaz naturel du Cabo Delgado, à seulement quelques kilomètres d’un mégaprojet gazier piloté par le groupe français Total.
La crainte de nouveaux raids menés par des rebelles galvanisés, qui ont pu se ravitailler en nourriture et en armes à Palma, planait depuis cette attaque considérée comme un tournant depuis le début des violences djihadistes en 2017 dans le Cabo Delgado.
Au moins 2 600 morts
Des combattants connus localement sous le nom d’« Al-Chabab » (« les jeunes » en arabe) ravagent depuis plus de trois ans la province à majorité musulmane, à la frontière avec la Tanzanie.
Le président mozambicain Filipe Nyusi avait affirmé la semaine dernière que les djihadistes avaient été « chassés » de Palma. Les militaires avaient déclaré avoir tué un nombre « important » de rebelles. Mais, dimanche, un habitant qui était retourné chez lui après avoir fui l’attaque, a été retrouvé mort décapité, selon la police locale.
En rentrant, cet homme avait trouvé une grande quantité de nourriture stockée dans sa maison laissée vide et avait prévenu les autorités, a expliqué aux médias mozambicains un chef de la police locale, Pedro da Silva. Le lendemain, l’homme a été retrouvé décapité.
Officiellement, des dizaines de civils, policiers et militaires ont été tués dans le raid contre Palma. Le bilan réel, sans doute plus lourd, n’est pas encore connu. L’ONG Armed Conflict Location & Event Data Project (Acled) recensait déjà 2 600 morts avant cette dernière attaque, dont la moitié de civils. Quelque 700 000 personnes ont été forcées à quitter leur foyer en raison des violences dans la région, selon l’ONU.
Source: Le Monde