Sénégal: l’armée en opération sur le «front sud» à la frontière bissau-guinéenne

© Charlotte Idrac Au Sénégal, en Casamance, l’armée assure que la situation est sous contrôle à la frontière avec la Guinée Bissau après deux semaines d’opérations contre les positions des combattants du MFDC (9 février 2021).

Des campements abandonnés dans une forêt dense, des saisies d’armes, de munitions et de matériel…Au Sénégal, en Casamance, l’armée assure que la situation est sous contrôle à la frontière avec la Guinée-Bissau après deux semaines d’opérations contre les positions des combattants du MFDC. Cette récente opération, inédite et musclée, a permis de déloger les hommes armés sur le « front sud ». Mais le problème de fond est-il réglé ?

Les plants de cannabis sont parfaitement alignés. Un puits, de l’engrais… mais aujourd’hui, plus personne pour entretenir le champ. La région, au sud du pays, est agitée depuis près de 40 ans par un conflit latent entre l’Etat et la rébellion indépendantiste, très divisée, sur fond de trafics de bois et de cannabis.

« Il s’agissait de créer les conditions sécuritaires pour favoriser le retour de la population au bercail, (un bercail) qu’elle a abandonné il y a trente ans, nous explique le colonel Souleymane Kande, commandant de la zone militaire numéro 5. Le deuxième objectif, c’est de nous rétablir sur la frontière avec la République de Guinée-Bissau, avec qui il y a une coopération opérationnelle militaire. Le dernier objectif, c’est de détruire tous les champs de chanvre indien qui nourrissaient une économie criminelle ! »

A 60 km au sud-est de Ziguinchor, et près de trois heures de piste sablonneuse plus tard, au milieu des arbres, un campement déserté…Au sol, des vêtements, bidons, ou encore médicaments… L’armée a récupéré des armes, des munitions, mais aussi des motos, calèches et une quinzaine de vélos.

Huit kilomètres plus loin, Sikoun, une base symbolique du MFDC et également un sanctuaire mystique.

« Sikoun est un PC historique, dans toute cette zone se pratiquent des activités illicites », nous explique le lieutenant-colonel Clément Hubert Boucal, commandant du bataillon des commandos. Y-at-il eu des prisonniers, ou des victimes ? Pas de bilan humain annoncé. Lors de son repli, le chef MFDC de Sikoun, Adamé Sané affirmait : « nous avons perdu le front, mais pas la guerre ».

  Source: Rfi