Niger: dans un contexte lourd, le Forum sur la sécurité au Sahel s’achève

© Sidy Yansané / RFI Le général de brigade Mahamadou Abou Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix, lors du Forum de Niamey sur la Paix et la Stabilisation des pays du Sahel

Ce jeudi 25 mars marque le dernier des trois jours de deuil national décrétés après les attaques à Tillia et Banibangou, proches de la frontière malienne, où plus de 203 civils ont été froidement assassinés par des groupes armés. Des attaques encore non revendiquées mais dont le mode opératoire rappelle fortement le groupe État islamique dans le Grand Sahel. C’est dans ce contexte que s’achève aussi le Forum sur la Paix et la Stabilisation des pays du Sahel, autour du thème « Stabilisation des zones de conflit et lutte contre le terrorisme dans le Sahel central et le bassin du Tchad ». Il a été question d’apporter des solutions nouvelles pour accompagner l’effort militaire.

À la tribune de l’amphithéâtre du Centre international de Conférence Mahatma-Gandhi de Niamey, des diplomates, des militaires, des chercheurs africains et occidentaux se succèdent. L’objectif est de tirer des débats un nouveau cadre de réflexion stratégique, alors que les récents massacres à la frontière malienne hantent encore les esprits.

À la question de l’émergence éventuelle de groupes d’auto-défense dans les villages attaqués, le général de brigade Mahamadou Abou Tarka, président de la Haute autorité à la consolidation de la paix, se dit hostile à cette alternative, préférant celle du recrutement spécial de jeunes au sein de l’armée, lancé l’an dernier :

« Je pense que ce recrutement spécial aura de très bons résultats. Ils ont été recrutés il y a à peine cinq-six mois. Les premiers ont terminé leur formation et ont déjà été déployés. Les autres sont encore en formation. C’est une solution à la question des milices. »

Les débats doivent aussi plancher sur des idées nouvelles, plus en adéquation avec les réalités locales dans les États du Sahel en général. Niagalé Bagayoko, directrice de l’African Security Network, développe :

« On le voit par exemple avec l’approche qui plaide en faveur de l’ouverture de négociations avec certains groupes armés, le recours à des groupes de sécurité mis en place par les populations elles-mêmes… C’est de cela, aussi, qu’il s’agit de discuter lors de ce forum. »

Le président nigérien Mahamadou Issoufou doit normalement clôturer le Forum ce jeudi 25 mars, alors que le pays achève une période de trois jours de deuil national.

  Source: Rfi