Il y a trois ans que le gouvernement central a mis ces zones d’exploitation minière artisanale à leur disposition. Selon le ministère provincial des Mines, il faut avant toute exploitation transformer ces sites en mines à ciel ouvert et procéder aux travaux d’ouverture des routes afin d’assurer les meilleures conditions de travail aux exploitants artisanaux. En attendant, certains creuseurs impatients se livrent à une exploitation anarchique du cobalt.
Dans la partie nord du quartier Kasulo à Kolwezi, une tente en bâche de couleur orange est montée à coté de chaque maison d’habitation. Elle couvre les puits d’extraction du cobalt. Sur l’avenue Busanga, une moto pompe évacue l’eau de la galerie souterraine, plus loin des femmes nettoient le minerai.
Faute de mieux
Petite torche attachée sur son front, Mathieu y travaille faute de mieux : « J’ai fait des études de métallurgie. Mais voilà, je me retrouve ici à faire l’exploitation artisanale, car je suis au chômage. Kasulo, c’est un quartier mais on y a découvert du cobalt, la carrière s’appelle Sikia Bintu. »
Kasulo est un site minier non officiel. Cet autre creuseur qui a préféré garder l’anonymat s’inquiète que le site puisse être fermé : « Ou irons-nous ? Au cas où on ferme ce site, comment allons-nous scolariser nos enfants ? »
Les sites qui doivent être mis à disposition par le gouvernement central pour les creuseurs artisanaux ne sont toujours pas ouverts à l’exploitation. Il manque des routes et des financements pour les travaux préparatoires.
15 000 exploitants artisanaux en attente
En attendant, les autorités provinciales assurent avoir négocié avec des entreprises la mise à disposition d’autres sites pour les exploitants artisanaux. « On a eu à prendre des contacts avec les sociétés industrielles et on a créé des sites tampons pour encadrer les creuseurs artisanaux. Il a quelques sites de la Gécamines et de Chemaf [Cas des investissements Chemical of Afric] où travaillent aujourd’hui les creuseurs artisanaux encadrés », explique Éric Tshisola, directeur du cabinet du ministre provincial des Mines à Kolwezi.
À ce jour, environ 15 000 exploitants artisanaux en province du Lualaba attendent l’ouverture d’autres zones d’exploitation artisanale promises par les autorités.
Source: Rfi