Le département d’État américain considère désormais la rébellion d’origine ougandaise ADF comme un mouvement terroriste affilié au groupe État islamique. Les autorités américaines changent même la désignation de ce mouvement qui sévit dans l’est de la RDC et l’appelle désormais Daech-RDC.
Les individus ou les organisations qui auraient un lien financier direct ou indirect avec les ADFs’exposent aux sanctions. Les États-Unis considèrent tout soutien logistique ou matériel à ce groupe comme un acte criminel. Washington en appelle également à une coopération au niveau national, sous régional et international pour mettre fin aux activités économiques liées aux ADF.
Pour sa part, le chercheur Christophe Vogel, spécialiste des dynamiques des groupes armés basés dans l’est de la RDC, espère que cette catégorisation ne se limitera pas qu’au changement de l’appellation et ira jusqu’à la compréhension profonde de ce que sont les ADF en tant que phénomène local et sous régional.
Bien que l’organisation État islamique ait continué de revendiquer la responsabilité de plusieurs attaques commises en RDC, les experts onusiens n’avaient pu confirmer un lien ou soutien direct aux combattants ADF, soulignait en décembre 2020, le groupe d’experts des Nations unies sur la RDC.
Du côté congolais, le ministre des Droits humains se réjouit de cette désignation et espère que les autres nations emboîteront le pas aux Américains.
Ce n’est pas la première fois que les ADF sont ciblés par des sanctions. L’organisation avait déjà été visée par le département américain du Trésor et les Nations unies, en 2014.
Du point de vue politique, ça représente un changement dans la mesure où l’affiliation des ADF à l’Etat islamique – selon le département d’Etat – change un peu la manière dont les ADF vont être perçus au niveau politique internationale. Mais reste à voir si les Etats-Unis vont changer ou renforcer leur engagement antiterroriste en RDC.
Source: Rfi