Depuis la mise en route du numéro vert (80 00 12 87), les opérateurs ont déjà enregistré plusieurs cas de violences basées sur le genre. Ces violences concernent toutes les couches sociales, selon Laurence Marchal Ilboudo, ministre de la Femme, de la solidarité nationale et de la famille : « Le viol, les violences conjugales, les mutilations génitales féminines, les mariages d’enfants forcés, et bien d’autres constituent encore aujourd’hui le quotidien de nombreuses filles et femmes de notre pays. »
Une fois leurs violences dénoncées, les victimes sont entièrement prises en charge. Mariam Kabore, née Zagré, inspectrice d’éducation spécialisée : « Il y a le service psychosocial qui est à la porte d’entrée même et l’accompagnement au centre. Mais lorsque la personne signale visiblement des blessures, ces coups, nous avons le service médical qui prend en charge cette personne ».
Des chiffres en dessous de la réalité
En 2020, près de 5 000 cas de violences basées sur le genre ont été enregistrés dans les treize régions du pays. Pour Marie Madeleine Ouedraogo, directrice de la promotion du genre, ce numéro vert facilitera les dénonciations, les appels étant gratuits et anonymes : « Il faut noter que ces cas de violences se passent le plus souvent dans la cellule familiale. Dénoncer suppose que tu dénonces ta famille. Et culturellement, au Burkina Faso, cela passe mal aux yeux des autres membres de la famille. »
Selon le ministère de l’Action humanitaire, en 2020 plus de 120 cas de viols, 43 cas de coups et blessures volontaires et 18 cas d’enlèvements de filles mineures ont été traités par le tribunal de grande instance de Ouagadougou.
Source: Rfi