Mali: la procédure visant Ras Bath et Boubou Cissé pour complot contre l’État abandonnée

(image d'illustration) © AFP - MICHELE CATTANI Cinq personnes étaient incarcérées depuis le mois de décembre, elles doivent donc être remises en liberté, parmi lesquelles Mohamed Youssouf Bathily, dit « Ras Bath », militant, polémiste et animateur radio

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a annulé ce mardi 2 mars les procédures visant sept personnes poursuivies pour « complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté de l’État », dont l’ancien Premier ministre Boubou Cissé et l’activiste Ras Bath.

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Bamako a rendu son délibéré à huis clos dans le dossier dit de « complot contre le gouvernement de la République », a indiqué Kassoum Tapo, l’avocat de l’ancien Premier ministre Boubou Cissé.

La juridiction a « annulé les mandats de dépôt » et « ordonné la mise en liberté immédiate de tous les inculpés », ce qui « met donc fin à cette affaire », a ajouté Me Tapo. Son client, qui affirmait ne pas être en fuite mais « en lieu sûr » à Bamako, n’avait pas été interpellé.

Cinq personnes étaient incarcérées depuis le mois de décembre, elles doivent donc être remises en liberté, parmi lesquelles Mohamed Youssouf Bathily, dit « Ras Bath », militant, polémiste et animateur radio aux nombreux sympathisants. Le Collectif pour la défense de la République (CDR), dont Ras Bath est un des meneurs, s’est félcité de cette décision.

La justice vient de confirmer ce que nous disons depuis le départ, donc c’est une fierté pour nous. Parce que depuis le premier jour, nous avons dit qu’il y avait une main cachée derrière. C’est en réalité pour des raisons politiques. Parce que Ras Bath gêne.

Ces personnalités étaient poursuivies pour « complot contre le gouvernement, association de malfaiteurs, offense à la personne du chef de l’État et complicité ». Le parquet évoquait des faits présumés « d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État », des « indices graves et concordants » de l’existence d’une « entreprise criminelle » et des « actions de sabotage » contre des initiatives prises par les autorités de transition mises en place par les militaires après leur putsch en août dernier.

Plus tard dans la soirée mardi, le parquet général de Bamako a déclaré s’opposer à l’abandon des poursuites. « On n’est pas d’accord avec la décision prise par la Chambre d’accusation » de la Cour d’appel de Bamako, a déclaré dans le journal du soir de la télévision publique ORTM le procureur général Idrissa Arizo Maïga, en annonçant l’intention du parquet général de se pourvoir en cassation.

  Source: Rfi