Depuis vendredi, plusieurs médias dont RFI enquêtent sur les révélations faites par deux anciens employés de la banque Afriland First Bank CD, filiale d’une banque camerounaise en RDC. Ces lanceurs d’alerte ont été condamnés à mort sur initiative de la banque qui les accuse de vol, faux et usage de faux et d’association de malfaiteurs. Pour Afriland First Bank, les documents transmis à la presse comme aux ONG ont été falsifiés, même s’il s’agit de milliers de pages. RFI s’est intéressée à un client d’Afriland, un avocat russe, Kirill Parinov.
Malgré la limitation de retrait imposé par la Banque centrale de RDC à 10.000 $, Kirill Parinov est parvenu à retirer en liquide, en quelques mois, près de 50 millions de dollars de son compte. Officiellement Kirill Parinov est à la tête de trois sociétés en RDC. C’est sur le compte de Riverside Project Management qu’il va retirer l’essentiel des 48,5 millions de dollars entre 16 septembre 2019 et le 18 février 2020.
Cette société, Riverside Project Management, a été créée trois semaines avant le premier retrait, le 22 août 2019 avec un capital social de 4000 dollars à peine. Son objet reste vague : services personnels NCA (pour « non classés ailleurs »), qui n’entrent donc dans aucune catégorie établie.
Financer la construction d’une corniche à Kinshasa ?
Kirill Parinov est lui-même assez mystérieux. Avocat d’affaires russe spécialisé dans les fusions et acquisitions à l’international, il n’est pas connu comme homme d’affaires en RDC. Pourtant, Kirill Parinov est associé à Startstone RDC à l’origine du projet de construction d’une corniche à Kinshasa, un projet évalué à plus d’un milliard de dollars.
Selon le directeur général adjoint d’Afriland First Bank, ces retraits, auraient visé à payer les expropriations en cours et l’acheminement d’engins de chantier. L’information surprend du côté du gouvernement, qui assure que ce projet n’a pas commencé et que les expulsions qu’il devrait nécessiter ne coûteront guère plus de 7 millions de dollars.
L’associé de Kirill Parinov sur ce projet, l’homme d’affaires brazzavillois Serge Pereira, dit lui-même ne rien savoir de ces retraits.
Source: Rfi