En République démocratique du Congo (RDC), la société civile s’exaspère face à la montée de l’insécurité à Kananga, dans la province du Kasaï-Central.
Dans la province du Kasaï-Central, il devient de plus en plus difficile de fermer l’œil la nuit, par crainte de recevoir la visite d’hommes armés particulièrement violents. Des milliers de personnes, femmes en tête, ont manifesté dans les artères de la ville de Kananga ce samedi 13 février pour exiger plus de sécurité de la part des autorités. Munies de banderoles, elles ont battu le pavé jusqu’à la mairie.
La peur s’est installée
Les manifestantes ont été rejointes par des conducteurs de motos et une cohue d’hommes. Pour Nathalie Kambala, co-organisatrice de la marche, la raison de cette forte mobilisation, c’est la peur qui s’est installée chez les habitants : « Depuis la fin de l’année 2020 et le début de cette année, ces bandits inquiètent la population. Leur mode opératoire est spécial. On ne l’a jamais vécu ici à Kananga. Ils opèrent avec des armes de guerre, en tenue militaire ou policière. Ils font irruption dans la maison. Ils s’en prennent aux femmes, tapent les hommes à mort, cassent des portes. Après ils tirent en l’air et partent calmement. »
Le député de l’Union sacrée Claudel Lubaya, élu de cette ville, s’inquiète lui aussi de l’ampleur de la violence : « On déplore plusieurs cas de viol sur les femmes, sur les filles. Des hommes se sont retrouvés soit avec des jambes cassées, des yeux amputés parce qu’ils ont reçu des balles. Cela ne va pas. Le Kasaï-Central est une poudrière ». Cet élu accuse à la fois un bataillon des forces armées et d’anciens miliciens Kamuina Nsapu en attente de réinsertion sociale. Une situation, selon lui, bien connue des autorités.
Un seul véhicule d’intervention
Contacté par RFI, le gouverneur intérimaire du Kasaï-Central, Tharcisse Mbuyamba, déplore la méconduite de certains hommes en uniforme. Il a également évoqué des problèmes logistiques et financiers auxquels fait face la police. Selon la société civile, pour une ville de plus d’un million d’habitants, la police ne disposerait que d’un seul pick-up d’intervention. Un rapport a été transmis aux autorités nationales, selon le gouverneur.
Source: Rfi